Le milieu de l’assurance et de la finance offre de belles avenues de carrière et l’industrie doit continuer d’innover et de se réinventer si elle veut attirer la relève.
Une rencontre virtuelle organisée par le Cercle finance du Québec s’est tenu le mardi 28 mars avec comme invitée d’honneur Geneviève Fortier. Pour animer cette conférence présentée conjointement par l’Association des femmes entrepreneures du Québec (AFEQ), l’organisation s’est tournée vers l’entrepreneure Marie-Pier St-Hilaire, présidente d’Edgenda. Ces deux femmes au parcours professionnel inspirant ont échangé sur le leadership et la relève dans le secteur financier.
Avec un parcours du moins atypique, Geneviève Fortier n’était pourtant pas destinée à une carrière dans la finance. Après une vingtaine d’années dans l’industrie pharmaceutique, Geneviève Fortier fait le grand saut et quitte ce domaine pour joindre la famille des assurances et de la finance.
Plus accessible qu’on le pense
À sa grande surprise, elle découvre un monde en pleine expansion et qui est loin d’être l’image qu’elle s’en était faite. Comme elle le mentionne elle-même, « lorsque je me suis posé la question, quels étaient les secteurs qui étaient en pleine transformation, je me suis rapidement arrêtée sur le secteur de l’assurance et de la finance, en me disant qu’effectivement, ces secteurs-là bougeraient pas mal plus vite que ce que je voyais il y a 30 ans et qu’il y avait encore quelque chose à faire », mentionne-t-elle.
Geneviève Fortier devient cheffe de la direction de Promutuel Assurance en 2019. Un de ses objectifs est de prouver que le domaine de l’assurance et de la finance reflète le monde actuel. La diversité et la place des femmes dans les grandes entreprises sont des sujets qui lui tiennent à cœur.
« Quand on regarde ça, on vit, et je dis toujours heureusement, dans une société qui est cosmopolite, qui est diversifiée et qui a beaucoup à offrir en matière de points de vue divergents pour faire avancer les choses, ce qui nous amène vers de meilleures solutions. » Mme Fortier tient à ce que les organisations reflètent cette diversité à toutes les couches.
Et cela concerne aussi bien la place des femmes dans les cercles de pouvoir, même si le milieu des assurances compte beaucoup de femmes. On constate tout de même que la plupart d’entre elles occupent des postes de premiers niveaux de responsabilité et plus on monte dans la hiérarchie, plus cela s’effrite. Mais cela ne se ressent pas uniquement dans le domaine des assurances, mais dans plein d’autres activités. Heureusement que certaines femmes réussissent à percer le plafond de verre afin d’atteindre des postes à haute responsabilité.
D’ailleurs, Geneviève Fortier est fière d’en énumérer quelques-unes. « Je pense à Nadine Renaud Tinker, qui est présidente de la RBC au Québec. Je pense à Kim Thomassin, qui est cheffe des placements au Québec, responsable des placements privés à la Caisse. Je pense à Isabelle Hudon, qui est présidente de la Banque de développement du Canada ». Des noms qui prouvent que les postes décisionnaires sont aussi à la portée des femmes.
Un domaine en pleine transformation
Le domaine des assurances et de la finance, c’est aussi un secteur en pleine transformation et qui doit faire face aux enjeux politiques, économiques et écologiques. La dirigeante identifie quatre transformations qui causent « une tempête inédite » pour les grandes organisations. Celles-ci se résument au climat, à la démographie, au numérique et enfin à la chaîne d’approvisionnement.
Pour Geneviève Fortier, le secteur des assurances et de la finance doit prendre en considération toutes ces transformations. Comme elle le mentionne concernant les changements climatiques, « on est condamné, tout le monde ensemble, à accepter cette réalité scientifique et à dire qu’on a le pouvoir d’agir ». L’essentiel est de rester alerte aux risques qui ont le potentiel de nous affecter et de commencer à agir progressivement sur ces éléments.
Pour y faire face, il faut savoir innover et se réinventer. Selon Mme Fortier, cela commence par des prises de décisions rapides, efficaces via des organisations plus agiles. « Il va falloir se manœuvrer dans l’inconnu. C’est comme ça maintenant. C’est une transformation », souligne-t-elle.
Un autre facteur essentiel pour savoir s’adapter à la transformation, c’est d’être muni d’un bon modèle de leadership. Pour être un bon leader, il faut avoir la capacité de combler performance et humain. Les bons leaders sont ceux qui sont capables d’inspirer les équipes et de livrer le meilleur d’eux-mêmes pour que la performance s’ouvre, précise-t-elle.
Pour cela, il faut savoir bâtir des relations solides et des liens de confiance rapidement. Un deuxième élément primordial que considère la dirigeante c’est d’avoir la capacité à communiquer avec impact, « que je sois en assurance ou en finance, si je veux faire bouger les choses, si je veux faire avancer les choses, il faut que je sois capable de communiquer avec impact ».
Place aux jeunes
Geneviève Fortier a beaucoup de considération pour les jeunes et leurs points de vue. Ils sont la relève de demain. « On doit faire beaucoup plus de place aux jeunes dans nos conversations. Nous demain, chez Promutuel, on va adopter une stratégie importante en responsabilité sociétale. Et cette stratégie est portée par l’un de nos plus jeunes directeurs et par l’une de nos jeunes ressources professionnelles », indique-t-elle.
La dirigeante est bel et bien consciente que la nouvelle génération a une grande ouverture sur le monde et des points de vue challengeant. Un autre point qu’elle souhaite mettre en lumière est les opportunités professionnelles que peut offrir le domaine des assurances et de la finance. Un large éventail de métiers est proposé dans le secteur, il y en a pour tous les goûts, de la communication en passant par le numérique et allant jusqu’aux nouvelles technologies. Un domaine où il est encore possible de naviguer.
Enfin, le message que Geneviève Fortier souhaite avant tout faire passer aux jeunes, c’est de briser ce mythe octroyé au domaine de l’assurance et de la finance, un monde qui ne bouge pas ou qui est réservé seulement aux hommes et à ceux qui aiment les chiffres. C’est faux ! L’univers des clients fait que ça bouge vite. « C’est un mythe, on le défait et ça peut donc être un secteur bien intéressant ! », conclut-elle.
Une bourse étudiante de 500 $ était remise aux participants inscrits parmi la clientèle étudiante de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.