Publiées le 30 avril dernier, les nouvelles normes d’hypothèses de projection de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) et FP Canada rassurent sur l’inflation. Dans leur nouvelle version, les deux instituts fixent leur norme d’hypothèse de projection de l’inflation à 2,10 %. 

L’IQPF a pour rôle de former, accréditer et regrouper les planificateurs financiers. Il accrédite aussi les formations permettant à ceux-ci d’acquérir et de maintenir leur titre au Québec. FP Canada joue le rôle équivalent dans les autres provinces.

« Dans un contexte où l’inflation est actuellement élevée au Québec, il faut se rappeler de l’importance des normes d’hypothèses de projection », dit Chantal Lamoureux, présidente-directrice générale de l’IQPF.

Mme Lamoureux estime que ces normes permettent aux planificateurs financiers de fonder leurs projections sur des hypothèses solides. Elles servent selon elle à élaborer des simulations, et peuvent « aider la clientèle à atteindre ses objectifs à moyen et à long terme ». 

Les normes d’hypothèses de projection servent à guider les projections financières portant sur un horizon de plus de 10 ans. 

Une échelle affichant des hypothèses sur la longévité des Québécois complète le document qui accompagne les normes. Dans ce document, l’IQPF et FP Canada recommandent d’utiliser une période de projection où la probabilité de survie n’excède pas 25 %.

À titre d’exemple les femmes âgées de 65 ans ont une probabilité de 25 % d’atteindre l’âge de 96 ans. Les hommes âgés de 65 ans ont une probabilité de 25 % d’atteindre l’âge de 94 ans. Une telle projection maximise l’espérance de vie, et protège mieux le client contre le risque d’épuiser ses épargnes avant son décès. 

Un guide fortement encouragé 

Dans leur document d’accompagnement, l’IQPF et FP Canada écrivent que les normes d’hypothèses de projection devraient être utilisées pour établir des projections de 10 ans ou plus. Ils ajoutent que l’utilisation des normes est fortement encouragée. « Le fait qu’elles soient neutres et basées sur des sources fiables favorisera la confiance envers le planificateur financier et ses projections financières », peut-on lire. 

Le planificateur financier pourra s’écarter des normes dans certaines situations, en utilisant par exemple des hypothèses adaptées aux particularités de son client. L’IQPF et FP Canada jugent acceptable un écart de 0,5 %, « pour les normes de rendement seulement ». Tout écart de plus de 0,5 % « devrait être raisonnable et justifié », recommandent-ils.

Les auteurs du document expliquent que les normes visent principalement à éviter l’emprise des biais cognitifs du planificateur ou de son client. Elles peuvent aussi contribuer à éviter les choix impulsifs des clients, à la suite d’une inflation soudaine ou encore d’une forte volatilité des rendements d’un placement. De tels facteurs mènent trop souvent à un déséquilibre du portefeuille à cause de décisions prises au mauvais moment, en fonction de facteurs sujets à des fluctuations momentanées, lit-on dans le document des normes. 

Les auteurs du document donnent deux raisons pour lesquelles ils déconseillent d’augmenter le taux d’inflation pour refléter le contexte actuel : il est improbable que la hausse marquée de l’inflation se poursuive sur une période de 10 ans ou plus ; modifier seulement l’hypothèse d’inflation ne tient pas compte des fluctuations probables des taux d’intérêt, des titres à revenu fixe et des titres de croissance.