Si Luc Bernard a décidé de réaliser son rêve de devenir entrepreneur, c’est notamment parce qu’il voit un important potentiel de croissance pour le secteur du courtage hypothécaire. Il a ainsi rassemblé un groupe d’investisseurs pour acquérir Multi-Prêts ainsi que son pendant anglophone Mortgage Alliance.ja_23_03_img17

M. Bernard est un visage bien connu dans l’industrie de l’assurance. Il a occupé plusieurs postes de direction successivement chez AXA, L’Union Canadienne et l’Industrielle Alliance avant de joindre la Banque Laurentienne, où il occupait jusqu’à tout récemment des fonctions de vice-président directeur et responsable des secteurs aux particuliers et PME.

Le groupe d’investisseurs mené par M. Bernard s’est aussi associé à deux membres de l’équipe de direction du Groupe Multi-Prêts/Mortgage Alliance, soit Pierre Martel et Michael Beckette, afin de se porter acquéreur de la totalité des actions en circulation. M. Bernard ne cache pas qu’il a l’intention de faire du nouveau groupe « le leadeur incontesté en courtage hypothécaire au Canada. » Il en sera d’ailleurs le PDG.

Multi-Prêts n’était pas à vendre mais, voyant le potentiel derrière l’entreprise, M. Bernard a convaincu ses dirigeants et actionnaires de la lui vendre, tout en rassemblant un groupe d’investisseurs pour financer la transaction. Sans dévoiler le montant final de celle-ci, il a confié au Journal de l’assurance que ce montant était dans les huit chiffres.

« C’est une transaction très positive pour l’entreprise, a affirmé M. Bernard Je connais bien les gens de Multi-Prêts. Je crois énormément en ce qu’ils font. Le marché immobilier et hypothécaire a démontré sa robustesse lors des deux dernières crises financières. La progression des courtiers hypothécaires est aussi constante. Il y a beaucoup d’espace de développement pour le prêt hypothécaire et d’autres types de prêts. »

Le marché du prêt hypothécaire, au Canada, représente maintenant 1,2 trillion de dollars (1 200 milliards de dollars), indique la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Il s’accroit en moyenne de 125 à 150 milliards de dollars (G$) par année.

M. Bernard ajoute que 23 % des transactions de prêts hypothécaires ont impliqué un courtier hypothécaire. Le potentiel de croissance est donc là. Dans d’autres marchés, comme l’Australie, cette proportion dépasse les 40 %.

M. Bernard et son groupe mettent aussi la main sur un groupe qui a une part de marché de 45 % au Québec et d’environ 15 % au Canada. Il y a donc de la place pour croitre, selon lui.

Le Groupe Multi-Prêts/Mortgage Alliance pourrait aussi regarder pour financer d’autres types de prêts, comme des prêts automobiles ou des cartes de crédit, mais ça ne se fera pas à court terme, précise-t-il.

Il y a une tendance internationale pour les entreprises de prêts. On en voit plusieurs connaitre du succès de par le monde, comme Quicken Loans.

Avec un volume d’affaires annuel de près de 11 G$ et un réseau regroupant plus de 2 000 courtiers, Multi-Prêts et Mortgage Alliance ont traité avec plus de 500 000 Canadiens. La bannière Multi-Prêts compte 60 bureaux au Québec et traite avec une vingtaine d’institutions financières prêteuses. Mortgage Alliance compte 160 bureaux au Canada et transige avec 35 prêteurs.

Multi-Prêts traite ainsi avec des banques, des spécialistes en prêts hypothécaires exclusifs, comme First National, mais aussi des assureurs, tels que SSQ, La Capitale, l’Industrielle Alliance et la Financière Manuvie. « On voit d’ailleurs un appétit plus grand de leur part dans ce marché. On compte leur tendre la perche pour augmenter nos partenariats, tant en assurance vie qu’en assurance de dommages », dit M. Bernard.