L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) a dressé une liste de recommandations visant à protéger et améliorer les régimes d’assurance en place, à garantir une couverture d’assurance médicaments pour tous et à veiller à ce que les médicaments soient abordables pour les consommateurs et les contribuables.

Selon l’ACCAP, les recommandations, incluses dans un mémoire au Comité consultatif fédéral portant sur un plan national d’assurance médicaments, peuvent être mises en place rapidement en mettant de l’avant « des réformes intelligentes qui s’appuient sur les forces du système actuel ».

« Le plus important est qu’il existe une voie qui prend ce qui fonctionne bien aujourd’hui et qui permettra également d’atteindre les objectifs stratégiques définis par le conseil, qui consistent à s’assurer que les conditions d’accès ne sont pas interrompues et à améliorer la situation financière du système d’assurance médicaments, a affirmé Stephen Frank, PDG de l’ACCAP, en entrevue au Journal de l’assurance. Si c’est fait intelligemment, ça peut être rapide et le Canada sera bien servi ».

Le maintien des régimes privés

Selon le mémoire, toute réforme devrait garantir le maintien des régimes privés d’assurance maladie. « Les mettre en péril signifiera un accès retardé à de nouveaux médicaments innovants et plus de 7,7 millions de Canadiens risqueraient de perdre l’accès aux médicaments qu’ils prennent à l’heure actuelle. Les personnes souffrant de dépression, de diabète, de cancer et de problèmes de douleur seraient les plus lourdement touchées. »

Conserver le système actuel de régimes public et privé est un modèle qui permettrait également de réduire les couts globaux et d’améliorer l’accès, tout en utilisant efficacement l’argent des contribuables, indique l’ACCAP.

L’organisme suggère également la mise en place d’un formulaire standard national minimum couvrant les maladies chroniques et rares. Le formulaire fixerait un maximum pour les dépenses personnelles, potentiellement basé sur le revenu.

L’ACCAP propose aussi que le gouvernement collabore avec l’industrie pour mettre en place un modèle de partage des risques pour les médicaments à cout élevé, afin de garantir que toutes les régions et tous les employeurs puissent proposer le formulaire standard minimal.

Couts des médicaments élevés

L’ACCAP appuie les réformes du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), qui règlemente le prix maximum pouvant être facturé pour un médicament au Canada. À l’heure actuelle, le conseil établit le plafond en comparant les prix au Canada à sept autres pays. « Le Canada a toujours essayé d’être la médiane des sept pays », a déclaré M. Frank.

Cependant, le problème est que ces autres pays enregistrent les couts les plus élevés au monde. Ottawa tente d’introduire de nouvelles réformes pour tenter de faire baisser les prix canadiens beaucoup plus bas, dit M. Frank.

Les Canadiens d’accord pour conserver les régimes privés

M. Frank a indiqué que l’ACCAP a sondé les Canadiens et que 90 % d’entre eux sont d’accord avec l’idée d’adopter une réforme pour ceux qui en ont besoin, sans toutefois mettre en péril les avantages dont ils bénéficient déjà.

« Le public croit qu’il faut réparer le système de manière à aider ceux qui sont laissés pour compte et réduire les couts, mais pas de manière à compromettre ce qui fonctionne déjà », ajoute Stephen Frank.

Le comité consultatif publiera un rapport en juin 2019, à partir duquel le gouvernement fédéral décidera des prochaines mesures à prendre.