La COVID-19 doit être couverte en assurance voyage et c’est cette même couverture qui aidera le secteur à se redresser, croit la firme britannique d’analyse de données GlobalData.

En acceptant de couvrir les réclamations médicales et d’annulation liée à la COVID-19 dans leurs produits d’assurance, les assureurs regagneront la confiance de leurs clients et augmenteront leurs parts de marché à long terme, estime Jazmin Chong, analyste en assurance chez GlobalData.

Ils pourraient toutefois se retrouver à indemniser des niveaux records de réclamations dans les prochains mois, pense-t-elle.

« C’est en s’adaptant à la situation qu’il sera possible pour le marché de l’assurance de voyage de se remettre de son plus grand choc », poursuit Daniel Pearce, analyste principal en assurance pour la firme d’analyse.

Un message entendu

Les assureurs semblent avoir entendu le message et emboitent le pas. D’ailleurs, au Canada, les annonces se sont multipliées au cours des derniers jours.

Manuvie offrira, à compter du mois d’octobre, le Régime d’assurance voyage Pandémie de COVID-19 aux Canadiens qui voyagent à l’intérieur et à l’extérieur du pays, y compris dans les pays faisant l’objet d’un avis aux voyageurs de niveau 3. Le contrat prévoit une couverture d’assurance pour les soins médicaux d’urgence et une couverture additionnelle pour les frais dus à la COVID-19 et ses affections connexes. Il comprendra également une couverture additionnelle au titre de la garantie Interruption de voyage en raison d’une quarantaine.

D’autres annonces dans la même veine ont paru depuis le mois d’aout. Croix Bleue du Québec et Croix Bleue de l’Ontario ont toutes deux rouvert les ventes en assurance voyage au début de ce mois.

Plus récemment, Tour+Med assurance voyage a annoncé couvrir depuis le 8 septembre le risque et les frais associés à la COVID-19 par un avenant appelé « Avenant COVID-19 ».

Les assureurs européens, notamment Blue Insurance, Allianz, Caster, Staysure et Saga, ont annoncé eux aussi qu’ils allaient couvrir les frais de rapatriement et les frais médicaux liés à la COVID-19. La couverture annulation est également de retour dans leurs produits.

Les avionneurs et agences de voyages s’en mêlent

Les assureurs ne sont pas les seuls à redécouvrir le potentiel de l’assurance voyage. D’autres industries y ont aussi jeté leur dévolu ces derniers jours.

Vacances Air Canada offrira une assurance et un régime d’assistance pour la COVID-19 aux clients qui réservent un voyage auprès de son agence. Le programme fourni par Allianz Global Assistance comprend les frais médicaux d’urgence et de quarantaine si la COVID-19 est contractée pendant le voyage.

Toute réservation de billet d’avion auprès de WestJet et de Vacances WestJet pour les voyages à destination et en provenance du Mexique, des Caraïbes (excluant des États-Unis), de l’Europe, incluant le Royaume-Uni, et des vols entrants au Canada, sera admissible à une assurance voyage liée à la COVID-19, par l’intermédiaire de TuGo.

Dans ce cas, la couverture s’applique automatiquement au moment de l’achat, sans frais supplémentaires pour un maximum de 21 jours. Les réservations pour un aller simple seront également admissibles à une couverture pouvant aller jusqu’à sept jours.

S’adapter pour minimiser les pertes…

Le fournisseur d’assurance voyage espagnol InterMundial est l’un des derniers à avoir annoncé qu’il offrirait l’accès aux tests d’anticorps à la COVID-19 en complément de ses polices. L’initiative permet d’émettre aux voyageurs des certificats appelés Fit to Fly si les tests se révèlent négatifs, et d’éviter aux clients qui sont sans le savoir infecté par le virus de voyager ou encore d’annuler leur voyage, explique GlobalData.

L’Espagne figure parmi les pays les plus dépensiers d’Europe pour le tourisme national et international. Les Espagnols ont dépensé 75,8 milliards de dollars américains (G$ US) chez eux en 2019 et 58,5 G$ US à l’international, selon le rapport de GlobalData, Tourism Source Market Insight : Spain 2020.

Ceux dont le test est positif peuvent au moins être assurés de pouvoir récupérer leurs frais de voyage, indique Beatriz Benito, analyste principale en assurance chez GlobalData.

… même si les réclamations risquent d’être nombreuses

Une étude menée par l’Association des assureurs britanniques a révélé que la raison la plus courante de réclamer auprès de son assureur voyage, en 2019, était la raison médicale. Près du tiers des répondants de l’étude, soit 31 % avaient cité cette raison, tandis que les annulations avaient récolté 29 % des voix.

Le portrait des réclamations pour l’année 2020 risque d’être tout autre sachant que les assureurs de voyages ont payé au moins 275 millions de livres sterling de réclamations liées à la COVID-19, seulement lors du premier trimestre de 2020, révèle l’Association des assureurs britanniques. En 2018, les réclamations en assurances de voyage avaient atteint un sommet. Elles avaient couté aux assureurs 399 millions de livres sterling et avaient légèrement diminué à 377 millions de livres sterling en 2019.