L’Alberta emboite le pas à sa voisine la Colombie-Britannique. La province a annoncé le 12 décembre que les personnes bénéficiant d’un régime d’assurance médicaments financé par le gouvernement et étant traité avec un médicament biologique devront passer à la version biosimilaire de ce médicament, lorsque celle-ci est disponible au Canada.
Cette transition devra être complétée par l’intermédiaire de leur médecin d’ici le 1er juillet 2020. Les femmes enceintes et les enfants sont d’ores et déjà exemptés de cette transition. Une exemption pourra être demandée par un médecin qui estime que la condition médicale de son patient l’empêche de passer d’un médicament biologique à son biosimilaire. Sa demande sera alors étudiée par des spécialistes.
Les médicaments biologiques de référence étant bien plus couteux que les biosimilaires, le but de la manœuvre est d’économiser de l’argent afin de réduire les dépenses qui pèsent sur le régime public d’assurance médicaments.
Des millions économisés
« Les couts des produits biologiques représentent 19 % du budget total du régime d’assurance médicaments bien qu’ils ne soient fournis qu’à moins de 2 % des patients », dit le gouvernement de l’Alberta dans son communiqué annonçant la nouvelle.
La province a fait le calcul et estime que le passage aux biosimilaires lui fera économiser des dizaines de millions de dollars.
« Au cours des quatre prochaines années, cette initiative nous permettra d’économiser entre 227 et 380 millions de dollars une fois entièrement mise en œuvre. Ces économies seront réinjectées dans le système de santé pour nous aider à fournir les soins de haute qualité que méritent les Albertains », a dit Tyler Shandro, ministre de la Santé de l’Alberta.
Malgré des couts moindres, M. Shandro affirme que le gouvernement « continuera d’offrir les meilleures options de traitement possibles » aux patients.
La Colombie-Britannique en tête de file
La Colombie-Britannique avait été la première province à entamer une transition vers les biosimilaires. D’ici au 5 mars 2020, les 1 700 patients de la province recevant le médicament biologique de référence Remicade dans le cadre de leur traitement pour la maladie de Crohn ou de la colite devront se voir prescrire l’un des deux biosimilaires de ce médicament, soit Inflectra ou Renflexis.
Avant eux, 20 700 patients atteints de spondylarthrite ankylosante, de diabète, de psoriasis en plaques, d’arthrite psoriasique ou d’arthrite rhumatoïde avaient jusqu’au 25 novembre dernier pour passer aux biosimilaires.
Un médicament biosimilaire et son médicament biologique de référence peuvent être « très semblables, sans être identiques », explique Santé Canada, précisant cependant qu’on « ne s’attend à aucune différence clinique importante aux chapitres de l’efficacité et de l’innocuité ». Tous deux sont composés de cellules vivantes, contrairement à un médicament générique et son médicament de référence, qui sont composés de molécules chimiquement synthétisées.