Conference for Advanced Life Underwriting (CALU) a travaillé à une solution qui permettrait aux assureurs de mieux combler les besoins des assurés dont l’espérance de vie est réduite et qui songe à la cession de police à un tiers.

Président du conseil et PDG d’Engel Chevalier, Protection du patrimoine, Gilles Chevalier a expliqué la démarche de CALU, en entrevue au Journal de l’assurance. « Il faut comprendre que les titulaires de contrats veulent une solution. L’industrie doit écouter et arriver avec une solution gagnant-gagnant. »

M. Chevalier a rappelé que le rachat par un tiers ne rejoint pas tout le monde, que ceux-ci recherchent les polices d’assurés en santé, qui détiennent depuis un bon moment une police d’un montant d’assurance intéressant, et sans valeur de rachat. « Les tiers qui effectuent des rachats de polices dites “ententes viatiques” sont très sélectifs dans le profil d’assurés qu’ils recherchent. C’est par exemple l’assuré de 75 ans qui a une police d’assurance vie entière de 250 000 $, qu’il a achetée à 45 ans. C’est le cas de peu de gens. Mais que fait-on des autres assurés ? Nous avons voulu développer une solution pour tous, non seulement à ceux qui correspondent à ce que visent les ententes viatiques. »

Actuellement, plusieurs assureurs offrent à un client dont l’espérance de vie est inférieure à deux ans de toucher de 25 % à 50 % de la valeur de son montant d’assurance, de son vivant. Le président du conseil de CALU et ses pairs ont ainsi élaboré une solution qui propose aux assureurs d’étendre la période de vie selon laquelle ces prestations de compassion peuvent être versées.

CALU attend actuellement une décision anticipée (opinion fiscale) sur son approche, de la part de l’Agence de revenu du Canada. Le regroupement aura bientôt une entente avec un assureur à annoncer, a révélé Gilles Chevalier.

« Les compagnies d’assurance que nous avons rencontrées se sont montrées intéressées. Il s’agit de faciliter l’accès au capital d’assurance aux personnes qui ont des problèmes de santé, et d’allonger cette période par exemple jusqu’à cinq ans », explique-t-il.

Il rappelle aussi qu’un certain taux d’abandon est intégré aux prix des polices d’assurance. Il craint que si seule l’option du rachat par un tiers s’impose dans l’industrie, cela pourrait pousser le prix des produits à la hausse.

« Notre solution présente l’avantage de ne pas changer la structure de la tarification des produits. De plus, elle est accessible pour tous les assurés titulaires d’une telle police, peu importe le montant d’assurance qu’ils ont souscrit », fait valoir M. Chevalier.