Trois grands enjeux ont guidé la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages pour concevoir sa planification stratégique 2020-2022, qui a été dévoilée ce jeudi 15 octobre.
En découlent aussi dix orientations stratégiques. Le Portail de l’assurance en a discuté avec son président Robert LaGarde.
Rendre l’industrie plus attractive et renforcer l’adhésion de l’industrie envers la Coalition sont deux des trois enjeux que l’organisme a décidé d’aborder de par cette nouvelle planification stratégique. Ceux qui connaissent bien la Coalition ne seront pas surpris de les retrouver.
Toutefois, l’autre enjeu qu’aborde la Coalition est plus nouveau. L’organisme dit vouloir préparer la relève à intégrer l’industrie. Quatre des dix orientations stratégiques de la Coalition y sont d’ailleurs dédiées.
« On peut être un catalyseur de l’industrie sur plusieurs sujets. »
M. LaGarde explique qu’avec cet ajout, la Coalition garde en tête son objectif d’être en avant des problèmes de relève de l’industrie pour justement pouvoir les travailler en amont. Il ajoute que cette approche sert bien la Coalition en ces temps de pandémie.
« C’est une continuité de ce que nous avons fait au cours de nos 18 ans d’existence. Nous sensibiliserons les entreprises qui composent notre industrie à de nouvelles façons de faire en la matière. Il n’y a pas un joueur de l’industrie qui peut faire individuellement ce que l’on fait. Même de grands assureurs nous le confient. On le voit aussi par nos statistiques de fréquentation de réseaux sociaux. On peut être un catalyseur de l’industrie sur plusieurs sujets », dit-il.
Un exemple d’intégration de la relève
Premier exemple de cette démarche visant à mieux préparer la relève à intégrer la relève à l’industrie, la Coalition et l’Institut d’assurance de dommages du Québec ont conjointement conçu des capsules pour les enseignants de collèges qui offrent l’attestation d’études collégiales (AEC). La Chambre de l’assurance de dommages collabore aussi à leur élaboration, a révélé M. LaGarde.
Une première capsule traitera du risque d’assurance lié au cannabis, puis une autre portera sur le cyberrisque. D’autres sujets du genre seront abordés, dont le changement climatique et le vol de données.
« Si les enseignants n’ont pas le matériel pour parler de ces sujets à leurs étudiants, ces derniers seront déphasés par rapport aux besoins de leurs employeurs. Nous avons travaillé avec l’Institut pour amener ces sujets plus précis et plus pointus en formation continue. En s’alliant avec eux, on mise sur un joueur dont la force est de créer des programmes pour aller chercher des connaissances plus approfondies, notamment de type universitaire. Ça amènera aussi une forme d’entraide avec les collèges », dit M. LaGarde.
Selon le président de la Coalition, la conception de ces capsules saura créer un effet de contagion phénoménal. « Cela rendra plus fier le nouvel employé que le cabinet est allé chercher. Il sera capable d’apporter une influence positive à l’intérieur du cabinet. Ça permettra aux étudiants d’être en avance. À la Coalition, nous devons identifier ces sujets et nous le ferons de façon régulière », dit M. LaGarde.
Roxanne Hébert, directrice des communications de la Coalition, ajoute qu’au-delà d’attirer des candidats dans l’industrie, la Coalition doit s’assurer qu’ils seront bien intégrés à celle-ci par la suite. Le programme de mentorat conçu avec l’Association pour la relève en assurance du Québec (LARAQ) est un autre exemple de cette intégration, dit-elle.
La genèse de l’élaboration de la planification stratégique
Cette notion de mieux préparer la relève à intégrer l’industrie découle notamment de son exercice du 24 octobre 2018, où la Coalition avait réuni 40 intervenants, incluant les membres de son conseil d’administration, des responsables de maisons d’enseignements, ainsi que des dirigeants de l’Autorité des marchés financiers et de la Chambre de l’assurance de dommages.
« Ça nous a menés à un plan d’action collectif très important, qui nous a incités à travailler sur les compétences du futur des travailleurs qui composeront l’industrie. Nous en avons dégagé des recommandations et des actions bien précises », relate M. LaGarde.
Puis, le 23 janvier 2020, la Coalition a mené un exercice de réflexion stratégique qui lui a permis de jeter les bases de la planification stratégique dévoilée ce matin. La mission de l’organisme a été confirmée, soit d’intéresser davantage de candidats aux carrières offertes dans l’industrie de l’assurance de dommages et valoriser l’image des professionnels qui y œuvrent. Se greffe aussi à cette mission la vision d’être un incontournable dans l’industrie en matière de relève.
« S’afficher comme incontournable peut sembler simpliste, mais nous réussissons quand même à assoir à la même table des organismes qui s’affrontent sur divers enjeux, que ce soit le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec, la Corporation des assureurs directs de dommages du Québec, le Bureau d’assurance du Canada ou encore la Chambre de l’assurance de dommages. Chacun a ses enjeux, mais nous réussissons à les convaincre de ne pas dupliquer leurs efforts pour promouvoir les carrières dans l’industrie. Nous avons d’ailleurs établi 50 partenariats au fil des ans », révèle M. LaGarde.
Rendre l’assurance attrayante… différemment
Le premier enjeu de la Coalition demeure de rendre l’industrie attrayante. Pourquoi ? Car cet enjeu influencera l’évolution des carrières dans l’industrie de l’assurance de dommages, dit M. Lagarde.
« La Coalition doit répondre aux besoins d’une industrie qui évolue. »
« La Coalition doit répondre aux besoins d’une industrie qui évolue. Il nous faut donc identifier les professions et les carrières réellement en demande. Traditionnellement, on s’attardait aux professions de courtier, d’agent, d’experts en sinistre et de souscripteurs. Les besoins évoluent ! Les employeurs de l’industrie veulent aussi recruter des actuaires, des gestionnaires de risques et des professionnels en TI. Des analystes en science de données seront beaucoup en demande dans l’industrie. On ne ciblera pas ces professions comme on cible de futurs courtiers », explique M. LaGarde.
D’ailleurs, la Coalition change quelque peu son discours pour faire la promotion de l’industrie de l’assurance de dommages. Elle ne veut plus miser sur les professions qu’on y retrouve, mais sur les carrières que les gens peuvent y mener. « Le recrutement a changé au fil des ans. On veut que la personne intéressée par le numérique pense à l’assurance pour y mener sa carrière. »
L’industrie de l’assurance de dommages demeure épargnée par les coupes d’emplois que certaines industries ont connus à la suite de l’éclosion de la pandémie de COVID-19. « Les dirigeants de l’industrie nous confient qu’ils sont plus que jamais à la recherche de talents, et ce, même si les gens travaillent désormais de leur domicile. On va ancrer notre message sur cette sécurité d’emploi et positionner la relève en ce sens. On pourra se connecter avec des candidats potentiels de par les émotions que l’assurance peut générer », dit M. LaGarde.
Les 3 enjeux et 10 orientations stratégiques de la Coalition
> Orientation stratégique #1 : rendre l’industrie attractive pour la relève
- Objectif 1 : Identifier les professions en demande
- Objectif 2 : Adapter les stratégies de communication
- Objectif 3 : Réviser les prix Marcel-Tassé à l’image de la Coalition
> Orientation stratégique #2 : Intensifier le leadership pour préparer la relève à intégrer l’industrie
- Objectif 4 : Contribuer à développer une offre de formation répondant à la transformation de l’industrie
- Objectif 5 : Mettre en relation les entreprises et les candidats
- Objectif 6 : Sensibiliser et informer les entreprises sur des enjeux et défis en matière de main-d’œuvre
- Objectif 7 : Collaboration avec les acteurs clés en matière de relève
> Orientation stratégique #3 : Adhésion de l’industrie à la Coalition
- Objectif 8 : Définir l’offre et la valeur ajoutée de la Coalition
- Objectif 9 : Adapter les stratégies de communication
- Objectif 10 : Célébrer les 20 ans de la Coalition