Lors d’une table ronde virtuelle organisée pour discuter de la manière dont la pandémie de COVID-19 a changé le rôle des PDG en assurance, des associés de direction de McKinsey & Company ont discuté des facteurs stratégiques qui auront un impact sur l’évolution de l’industrie.

Stephan Binder, Brad Mendelson et Kurt Strovink ont discuté avec des centaines de dirigeants de l’assurance depuis le début de la pandémie. Ils disent que la pandémie a forcé les PDG à évoluer de plusieurs manières. Les dirigeants se concentrent ainsi sur ce que signifie être un leader émotionnel, un leader qui est plus connecté à son organisation de différentes manières.

Les PDG réfléchissent aussi davantage à leurs obligations envers les clients et la société aujourd’hui. Ils sont aussi beaucoup plus concentrés sur le rôle de la technologie qu’ils ne l’ont été dans le passé, affirment les trois associés de McKinsey.

Ils ajoutent que les entreprises doivent repenser à leurs modèles d’exploitation, à la distribution et au développement de nouveaux produits, mais aussi à l’embauche et l’importance croissante de la raison d’être de leur entreprise, sans oublier les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

« L’assurance a toujours été une industrie très axée sur les relations. Les relations entre les employés y ont toujours été importantes. Pensez aux interactions entre les souscripteurs, les responsables des produits, les dirigeants, les courtiers, les agents et les partenaires bancaires, dit M. Mendelson. Les assureurs constatent toutefois qu’ils sont capables de maintenir et de construire ces relations à distance. »

Le travail à distance, ajoute-t-il, « a un impact neutre, voire positif, sur la productivité », dit-il. « Les compagnies d’assurance seront disposées à adopter ce modèle à l’avenir. »

Une opportunité en or pour attirer les talents fintechs

Plus tard dans la table ronde, M. Strovink a ajouté que c’était le moment opportun pour acquérir des talents numériques. « Les assureurs ont moins de talents numériques que les autres industries, et les fintechs licencient du personnel. Il existe une opportunité en or pour les assureurs d’attirer des talents qui ont peut-être vécu dans le monde de la fintech ou même dans le monde des grandes technologies, s’ils sont agressifs dans l’acquisition de talents et la promotion de la diversité. »

En sortant de la pandémie, ils disent que l’innovation produit sera une grande priorité pour les entreprises. Ils disent que les manufacturiers abandonneront le développement de produits d’un point de vue financier et actuariel, pour commencer à réfléchir à la façon de rendre le développement de produits axé sur les besoins émergents des clients. M. Mendelson affirme que les assureurs intégreront plus systématiquement les connaissances des clients dans l’innovation produit.

L’érosion de la confiance

Dans la crise actuelle, selon M. Binder, on a le sentiment que d’une manière ou d’une autre, la promesse de l’assurance s’est érodée. « Nous avons vu toute cette discussion sur l’interruption des affaires et l’exclusion de la pandémie. Il existe de très bonnes raisons d’exclure les pandémies, mais tous les clients n’en étaient pas pleinement conscients. Il faut remédier à cette érosion de la confiance dans les objectifs de l’industrie. De nombreuses compagnies d’assurance prennent maintenant du recul et repensent leurs moyens de livrer. »