Au fur et à mesure qu’ils apprennent de l’analytique, les assureurs américains s’enhardissent en matière de souscription accélérée : le quart d’entre eux acceptent des assurés au-delà de 60 ans et un sur cinq offre des montants d’assurance supérieurs à un million de dollars, selon un récent sondage qu’a réalisé Munich Re Life US auprès de 28 assureurs américains.
Jadis confondue avec l’émission simplifiée, la souscription accélérée consiste plutôt en une pleine tarification des risques, mais sans examens médicaux ni prélèvements de fluides corporels, précise Munich Re Life US dans son rapport Accelerated Underwriting : The New Paradigm for Risk Selection. Les assureurs se différencient selon l’étendue des groupes d’âge et l’importance des montants d’assurance qui sont admissibles à ce nouveau mode de tarification, ajoute le réassureur.
Le mode traditionnel devient l’exception
Encore émergent au Canada, ce nouveau mode de tarification s’impose aux États-Unis au point où à la sélection des risques traditionnelle devient rapidement l’exception, observe le réassureur. Les assureurs anxieux d’améliorer l’expérience client face aux besoins croissants des millénaux sont ainsi pressés d’explorer de nouvelles façons de vendre et souscrire leurs produits, explique Munich Re.
Le réassureur signale que les limites les plus courantes d’admissibilité à la souscription sont l’émission de 18 à 60 ans pour un montant d’assurance de 100 000 $ à un million de dollars. Munich Re qualifie ces vecteurs de median range (étendue médiane). Or, tous les assureurs sondés offrent au moins la souscription accélérée au 21 à 39 ans, révèle son sondage. Peu de compagnies limitent à 500 000 $ le montant d’assurance disponible en vertu de la souscription accélérée.
Non-fumeur sur la foi
Selon le réassureur, les compagnies d’assurance tendent à élargir tant les limites d’âge et de montant d’assurance que le nombre des catégories de risques admissibles à la souscription accélérée. « Alors que le nombre de catégories de risques disponibles chez une compagnie en mode de souscription accélérée ne reflète pas nécessairement ce qu’elle offre en souscription traditionnelle, l’écart rétrécit rapidement », écrivent Lisa Seeman, deuxième vice-présidente et actuaire en recherche biométrique et Ron Schaber, deuxième vice-président et tarificateur, tous deux de Munich Re.
Le sondage révèle entre autres que les deux tiers des assureurs offrent que plus de 60 % des assureurs offrent autant de catégories de risque de type non-fumeurs en mode de souscription accélérée qu’en mode traditionnel. Par ailleurs, les deux tiers des assureurs offrent la souscription accélérée à ceux qui se sont déjà déclarés fumeurs.
Des vérifications au hasard par lesquelles les assureurs soumettent la tarification accélérée à un processus traditionnel leur ont permis de découvrir que seuls 1,5 % des proposants s’était faussement déclarés non-fumeur.
Pas d’impact sur les primes
Au départ, 70 % des assureurs croyaient que les largesses de la souscription accélérée feraient augmenter le taux de mortalité. Or, le sondage révèle que la majorité de ceux qui ont adopté la souscription accélérée n’a pas eu à changer le taux de leurs primes par rapport à celui pratiqué en mode traditionnel.
Comme les assureurs s’attendent à réaliser des économies en mode de souscription accélérée, ils se sentent à l’aise de maintenir les primes au même niveau, explique Munich Re. Le processus simplifié de l’émission des contrats, le cout moindre pour acquérir un client et un plus haut taux de placement des polices figurent au nombre de ces économies, peut-on lire dans le rapport.
Le Canada suit la tendance
Bien implantée aux États-Unis, la souscription accélérée a fait tache d’huile au Canada, par la suite. Dès 2017, plusieurs assureurs canadiens expliquaient avoir pu emprunter cette voie grâce aux nouvelles technologies et à l’analyse prédictive (analytique).
Aujourd’hui, il est courant de voir ces assureurs élargir encore leur capacité alors que de nouveaux joueurs emboitent le pas.