L’Institut d’assurance du Canada vient de mettre à jour son « Analyse démographique de l’industrie de l’assurance de dommages au Canada de 2022 à 2026 ». Le document fait le point sur les perspectives de carrières des employés et des gestionnaires de ressources humaines.
L’Institut publie cette étude démographique depuis 2007 et la plus récente remontait à 2018. Le président et chef de la direction de l’organisme, Peter Hohman, souligne d’ailleurs dans l’avant-propos que les prévisions démographiques faites par les groupes consultés dans le courant de l’année 2017 se sont révélées exactes.
Baisse de participation
Par rapport à l’étude réalisée en 2017 et publiée l’année suivante, le nombre de professionnels des ressources humaines des compagnies de même que le nombre de répondants parmi les employés ont chuté en 2022.
Le sondage a été mis à jour avec l’ajout d’une échelle de Likert de 5 points qui comprend un choix de réponse neutre. Cette approche réduit l’introduction de biais dans les données, indique l’Institut dans la section portant sur la méthodologie.
Près de 4 800 répondants ont participé au sondage en ligne, ce qui correspond à environ 3,4 % de la main-d’œuvre totale du secteur, estimée à environ 140 000 personnes en 2022.
Ce sont 7 327 répondants qui avaient participé en 2017. La participation en 2022 est assez similaire au sondage publié en 2012, auquel 4 614 personnes avaient répondu.
Les baisses de participation les plus fortes par rapport à l’enquête menée en 2017 ont été notées au Québec et en Colombie-Britannique. On parle d’une « très faible proportion » des employés du Québec qui ont participé au sondage.
Pour les gestionnaires
Quelque 26 organisations employant 44 173 personnes ont répondu au sondage mené auprès des professionnels des ressources humaines de l’industrie. Le même exercice mené en 2017 avait suscité la participation de 48 organisations.
Neuf répondants sont issus d’une entreprise comptant moins de 500 employés, dont seulement quatre proviennent des catégories comptant moins de 100 employés.
Dans les faits saillants du sondage, on rapporte les principaux défis auxquels font face les gestionnaires de ressources humaines (GRH). On cite le leadership et la direction, la mobilisation des employés, le recrutement et la fidélisation des travailleurs.
Le bien-être et la santé mentale sont soulignés comme étant des questions très importantes par près de 60 % des GRH.
Le manque de candidats externes qualifiés et « la grande démission » provoquée par la pandémie de COVID-19 sont jugés comme les principaux obstacles au recrutement dans l’industrie. En conséquence, pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, « les recommandations faites par les employés sont devenues un outil de recrutement incontournable ».
Au cours des deux années précédant le sondage, le principal défi relié à la fidélisation des employés est la concurrence pour le recrutement dans l’industrie et avec les autres secteurs. La concurrence dans l’industrie de l’assurance de dommages serait particulièrement féroce, selon les répondants.
Les trois professions pour lesquelles les défis du recrutement et de la rétention sont les plus importants sont les actuaires, les souscripteurs en assurance des entreprises et les experts en sinistre.
Près des deux tiers des GRH indiquent qu’ils s’attendent à une diversification des modes de travail qui combineront les activités menées au bureau et le télétravail dans les deux prochaines années.
En raison de l’évolution constante de l’environnement de travail, les organisations recherchent des compétences sociales et émotionnelles plutôt que des connaissances propres à un emploi ou des compétences techniques.
Du côté des employés
Quatre employés sur cinq considèrent leur emploi dans l’industrie de manière positive et demeurent satisfaits de leur employeur actuel.
Le salaire moyen estimé des répondants se situait à 83 275 $ en 2022, bien au-dessus de la moyenne canadienne de 54 450 $. Ce salaire moyen dans l’industrie a augmenté de 15,6 % entre les deux sondages.
Plus de la moitié des répondants au sondage de 2022 travaillent dans l’industrie depuis 10 ans ou plus. Quelque 46 % d’entre eux détiennent le titre de Professionnel d’assurance agréé (PAA).
Environ 29 % des travailleurs prévoient de quitter leur employeur actuel dans les cinq prochaines années. La large majorité désire continuer de travailler dans l’industrie de l’assurance. Les services-conseils (14 %) et les services bancaires (11 %) sont les deux secteurs externes les plus populaires parmi les travailleurs qui cherchent de l’emploi ailleurs.
Lorsqu’on demande aux employés ce qui compte le plus, hormis le salaire, 49 % répondent qu’elles préféreraient faire du télétravail tous les jours. Comme aucun professionnel des RH n’a indiqué que son entreprise adopterait le télétravail de façon permanente, cette question sera sans doute source de tensions dans les prochaines années, selon les auteurs du rapport.
Autre paradoxe cité dans les faits saillants : les travailleurs se disent généralement satisfaits de leur formation (87 %), mais ils estiment que les possibilités d’avancement dans l’entreprise sont insuffisantes. Par ailleurs, les GRH estiment de leur côté que 70 % des postes vacants sont pourvus par des candidats de l’externe en raison d’un manque de candidats ayant les compétences suffisantes dans leur organisation. « L’élaboration de meilleure formation en cours d’emploi pour les candidats internes peut être une solution », indique-t-on.
Si on estime que 8,5 % de la main-d’œuvre prévoit de prendre sa retraite au cours des cinq prochaines années, cette proportion atteint 15 % chez les cadres supérieurs. La transmission du savoir organisationnel sera essentielle entre les nouveaux cadres et ceux qui approchent la retraite, ajoutent les auteurs du rapport.
On constate d’ailleurs que 70 % des futurs retraités se disent prêts à poursuivre une forme ou l’autre d’activité professionnelle après leur départ.