Les annonces se multiplient depuis que Great-West Lifeco a annoncé la mise en ligne de sa proposition électronique. Empire Vie a aussi lancé la sienne et en proposera une nouvelle mise à jour d’ici la fin de l’année. Desjardins Assurances a aussi suivi le bal en mars avec sa solution DSign, tandis que BMO Assurance le fera en 2016.

La proposition électronique existe pourtant depuis plus d’une décennie. La nouveauté, c’est que l’on assiste depuis peu à l’émergence d’une nouvelle génération, des propositions qui ont une portée de plus en plus étendue et qui permettent de réaliser en ligne des opérations et des transactions avancées, parfois même complètes.

Le contenu de la proposition électronique varie selon les assureurs et les produits qu’ils offrent. Les fonctionnalités ne sont pas identiques d’une compagnie à une autre, mais la proposition électronique est appelée à se répandre et à se raffiner, autant en terme de présentation que de contenu, ont affirmé les assureurs joints par le Journal de l’assurance. Comme les couvertures et les prix se ressemblent de plus en plus dans l’industrie, les nouvelles propositions électroniques vont devenir des éléments de différenciation et de marketing, prévoient des experts.

Les assureurs ne vont pas tous à la même vitesse dans le développement et la mise en fonction de ces plateformes modernes. Quelques participants à cette course ont déjà pris une longueur d’avance, certains s’apprêtent à les rejoindre sur le terrain, mais d’autres demeurent assis dans les estrades à observer les coureurs et à décider s’ils prendront part à la compétition.

Deux initiatives, deux résultats

L’an dernier, deux joueurs importants ont lancé leur nouvelle proposition électronique en assurance vie : Empire Vie et le trio Great West, London Life et Canada-Vie. Deux actions, deux produits et deux résultats différents.

Celle des filiales de Great-West Lifeco est apparue en juillet 2014. L’innovation s’annonçait majeure. Les conseillers pouvaient transiger tous les produits d’assurance vie et de prestations de Great-West et de ses filiales. Affaires nouvelles en direct devait permettre, dans certains cas, d’émettre des polices sur le champ grâce à un lien en temps réel avec le tarificateur et de réduire le temps d’émission des polices de 33 %, de 30 à 20 jours environ. Toutefois, le nouveau système a rencontré des écueils majeurs quelque temps après sa mise en marche. Les retards se sont accumulés, la machine s’est embourbée et les correctifs ne sont pas tout à fait terminés.

dessureault_danielLa proposition de l’Empire Vie, qui est apparue en version française au printemps 2014, a connu elle aussi quelques pépins lors des premières semaines, mais les ajustements ont été apportés. Depuis, elle remplit ses promesses, affirme son vice-président, distribution, assurance, marchés individuels, Daniel Dessureault. L’entreprise a joué la carte de la prudence en introduisant un modèle de base simple, sans avenants, limité lors de sa première année aux assurances vie temporaires 10 ans, 20 ans et 100 ans.

La proposition électronique d’Empire Vie est souvent citée comme un exemple de réussite dans l’industrie. Entre le moment où cet assureur a décidé de se lancer dans l’aventure et où sa proposition a été offerte, il s’est écoulé à peine six mois. Comme quoi cette solution peut être développée et mise en ligne assez rapidement.

Sa proposition électronique, qui a fait l’objet d’une attention particulière au niveau de la présentation, reflète tout le processus de vente : la prise de données, l’analyse des besoins, l’étude des solutions, le budget, la sélection des risques, le consentement, la signature électronique et le paiement. Toute la transaction peut être faite au moyen de cette solution. Le conseiller peut théoriquement faire une entrevue et compléter sa vente si le client est satisfait.

Un an plus tard, l’Empire Vie a atteint ses objectifs. Douze pour cent de ses propositions sont faites par voie électronique et dans des cas simples, 40 % de ses demandes de polices faites au moyen de cet outil sont émises à l’intérieur de 10 jours.

En juin prochain, l’assureur va passer à une autre étape majeure avec une proposition électronique de phase 2 qui va inclure plus de produits, des avenants et plus d’options. Le processus ne se terminera toutefois pas avec l’apparition de cette deuxième phase.

« Le développement et les améliorations ne cesseront jamais, dit M. Dessureault. Les fournisseurs d’applications suggèrent constamment aux utilisateurs de procéder à des mises à jour. La même chose va se produire avec les propositions électroniques. Avec les clients rompus aux nouvelles technologies, tablette et téléphone intelligent, l’industrie de l’assurance n’a pas le choix, il faut accélérer l’innovation. De toute façon, les technologies vont servir à améliorer le service, augmenter la productivité des conseillers et réduire leurs coûts. Il y a tellement d’avantages à aller plus vite que nous avons tout à gagner à hâter l’évolution ».

Ailleurs dans l’industrie

Desjardins Assurances a mené un projet pilote pancanadien d’octobre 2014 à janvier 2015 pour tester sa proposition électronique DSign. Vu le succès qu’elle a obtenu, DSign sera disponible à l’ensemble des conseillers à compter du mois de mars 2015.

Cette proposition électronique, explique Valérie Lamarre, porte-parole de Desjardins, va s’adapter en fonction du produit choisi et des réponses fournies par le client. Elle est donc « intelligente » et permet notamment d’éviter la double saisie ou la saisie de renseignements qui ne se seraient pas requis (par exemple, des questions propres à l’assurance invalidité quand on travaille sur une proposition d’un produit d’assurance vie). Une fois remplie, la proposition est envoyée directement à Desjardins Assurances.

Il est possible de combiner plusieurs illustrations, individuelles et corporatives, en une seule proposition. Il n’y a pas de limites d’assurés dans la même proposition. L’option de signature électronique permet de traiter la demande encore plus rapidement. DSign sera disponible avec plus de 95 % des produits de Desjardins Assurances compatibles en assurance vie, assurance invalidité, assurance maladie grave et prestations du vivant.

Actuellement, BMO Assurance investit sur trois fronts : dans des applications, dans un Smart App en vue de produire une application PDF intelligente destinée à accélérer le processus de soumission des demandes pour les applications face à face, et dans des applications en ligne. L’assureur est en voie de terminer un examen de solutions technologiques nécessaires à ses besoins.

Cette analyse mènera à l’élaboration d’une demande électronique destinée à soutenir toutes les ventes de produits face à face, les portables, les tablettes, la signature électronique et des flux de données vers BMO et ses agents généraux. Ces travaux seront terminés en 2015 et le projet est prévu pour élaboration en 2016, a révélé sa directrice des relations médias Valérie Doucet.

Transamerica prépare aussi une proposition électronique qu’elle croit être en mesure de livrer quelque part entre mai et juin, a révélé l’assureur à FlashFinance.ca, l’hebdomadaire Web du Journal de l’assurance, en février dernier. L’assureur s’affaire à tester les derniers détails par l’entremise de projets pilotes. Il construit aussi la version française de cette plateforme.

L’Assomption Vie offre une plateforme électronique depuis 2003, mais elle l’a changé de format en 2013 et lui a donné un nom, Lia, pour Logiciel intelligent d’assurance. Cet outil perfectionné fonctionne sans connexion Internet et en ligne. Elle contient tous les produits d’Assomption Vie, temporaires, permanents, maladies graves et produits avec participation, fonctionne sur les ordinateurs personnels, les portables et les tablettes et possède une fonction Cloud (nuage). Lia comprend une fonction d’autovérification.

« En cliquant sur ce bouton, le courtier peut voir si des champs sont incomplets ou erronés. Il peut soumettre lors d’une même proposition jusqu’à 10 assurés, selon le produit », explique Nathalie Allaire, directrice des communications d’Assomption Vie. Lia permet des ventes sans face à face et aussi la vente d’un avenant d’assurance vie sur une police existante.

Chez Co-operators, la plateforme de vente génère des propositions électroniques qui sont envoyées directement à la compagnie. Si la proposition est soumise au moyen d’une tablette, le client peut apposer sa signature de façon électronique, indique AssuranceINTEL, le centre de vigie en assurance de personnes du Journal de l’assurance.

Plan de protection du Canada offrira une proposition électronique lors du lancement d’une nouvelle gamme de produits d’assurance. L’assureur procédera en deux étapes. Lors de la première phase, le 25 mars, il rendra accessible une proposition en ligne en vertu de laquelle les ventes pourront être conclues à distance par téléphone intelligent ou sur le Web. Les proposant n’auront pas à apposer une signature physique. Dans la deuxième étape, la proposition sera accessible tant hors ligne qu’en ligne.

À l’Industrielle Alliance, Assurances et services financiers, une forme de proposition électronique est active depuis 2001, mais elle n’est toujours pas accessible sur le Web. Elle permet de faire une transaction complète, sauf la signature, dit Pierre Picard, porte-parole de l’assureur. L’Industrielle Alliance précise qu’un projet est en cours pour qu’elle soit éventuellement disponible sur tablette.

L’Excellence offre une proposition électronique à ces courtiers depuis un peu plus d’un an. Pour l’instant, cette proposition est disponible directement dans le logiciel de ventes, mais ne peut pas être remplie à l’aide d’une tablette. L’assureur dit être en train de travailler un logiciel Web-based qui permettra les soumissions au moyen d’une tablette. Les informations de cette proposition sont envoyées directement à l’Excellence et importées dans ses systèmes informatiques chaque matin, explique son porte-parole Mathieu Despots-Juteau.

UV Mutuelle n’offre pas pour le moment de proposition électronique. Les conseillers peuvent cependant imprimer les différents types de propositions dont ils ont besoin à partir de son site Internet. L’assureur dit suivre ce qui se fait dans le marché avec ce type de produit, indique Luc Pellerin, vice-président exécutif et actuaire désigné.

SSQ Groupe financier ne dispose pas d’une proposition électronique, mais dit aussi demeurer à l’affût des tendances du marché. Ses spécialistes en affaires électroniques et en technologies de l’information, travaillent au développement de propositions électroniques répondant aux besoins de sa clientèle, mais ne précise pas de calendrier ou d’échéancier, indique sa porte-parole Danielle Rioux.

Croix Bleue n’offre pas de proposition électronique. La compagnie accepte toutefois les propositions numérisées par courriel, indique AssuranceINTEL.

Foresters n’offre toujours pas de proposition électronique, de même que l’Equitable. La Financière Manuvie et RBC Assurances n’ont pas retourné les appels et courriels du Journal de l’assurance au moment de clore la présente édition. Chez Wawanesa, la proposition électronique est offerte depuis 2008 en assurance de dommages. Le formulaire en ligne peut être rempli par un ordinateur ou un mobile, tablette et téléphone intelligent. Selon le directeur du marketing de l’assureur, Thierry Gamelin, cet outil est surtout utilisé par les 45 ans et moins. Wawanesa refuse d’indiquer quel pourcentage de soumissions sont faites en ligne, mais devant le succès remporté par cette solution, il songe à l’étendre à son secteur habitation, sans toutefois préciser de calendrier.

La Capitale a lancé en janvier 2015 une nouvelle application mobile, unique dans l’industrie de l’assurance de dommages prétend l’assureur, qui permet aux intermédiaires de servir leurs clients sans papier ni crayon. La soumission est signée directement sur iPad. Le dossier de l’investisseur est donc traité rapidement et en toute sécurité. L’application permet notamment d’effectuer simplement un nouveau contrat ou un ajout au contrat existant dans tous les régimes et tous les produits offerts par La Capitale, dit sa conseillère en communication et relations publiques Valérie Beaudoin.