Bien qu’il ne s’agisse pas encore d’un marché dur, le marché de la réassurance se raffermit, constate la firme de notation S&P Global Ratings. Dans une récente analyse des rondes de renouvèlement de janvier, avril et juin, l’entreprise note que malgré des hausses de taux décevantes en début d’année, le reste de 2019 s’annonce prometteur.

« Après des hausses décevantes des taux de réassurance en 2018 et au début de 2019, il semblait qu’aucun montant de sinistres liés aux catastrophes naturelles ne serait suffisant pour durcir le marché dans son ensemble. Toutefois, lors des renouvèlements d’avril et de juin de cette année, les réassureurs ont vu des pousses vertes : les taux de catastrophe sur les biens immobiliers ont augmenté de 15 % à 25 % pour les comptes affectés par les sinistres », écrivent les analystes.

C’est que les réassureurs misaient sur la rentabilité du marché américain des catastrophes immobilières pour compenser les mauvaises performances des autres régions et secteurs d’activité, explique S&P. Or, les pauvres résultats de ce premier mêlés aux « performances médiocres » des autres secteurs d’activité ont constitué une menace pour les marges de souscription des réassureurs, leur rentabilité globale et leur capacité à générer le cout de son capital, ce qui les a forcés à augmenter leurs taux.

Une croissance graduelle

S&P note que la croissance des taux a été graduelle plutôt que subite au cours des dernières années, menant les prix de réassurance agrégés au même niveau qu’il y a quelques années, effaçant au passage les pertes subies. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la firme qualifie le marché comme étant en raffermissement. L’entreprise s’attend à ce que la croissance des taux atteigne au moins 5 % dans les 12 prochains mois si les catastrophes sont dans la normale.

Par ailleurs, malgré les pertes importantes liées aux catastrophes des dernières années, les capacités des réassureurs demeurent bonnes, selon la firme. Toutefois, les occasions de croissance sont limitées et le marché demeure fragmenté et hautement concurrentiel, soulignent les analystes.

« Tous ces facteurs continueront d’influencer le secteur de manière prospective. Mais la question fondamentale est la suivante : les pousses vertes dont ont été témoins les réassureurs vont-elles prendre racine et mener à une rentabilité soutenue leur permettant ainsi de gagner leur capital, ou vont-elles se faner avec le temps ? Jusqu’ici, la perspective semble prometteuse », prévoient-ils.