RSA Canada commence à récolter le fruit de sa vaste transformation amorcée l’an dernier, dans laquelle l’entreprise investit 300 millions de dollars (M$) sur quatre ans. L’assureur a présenté son meilleur trimestre de la dernière décennie au second trimestre de 2015.

Pour le premier semestre de 2015, RSA Canada a présenté un ratio combiné de 92,3 %, avec un bénéfice de 187 M$. « C’est un très bon départ. Nous avons perdu 4 % de nos primes, mais ce ne fut pas une surprise. C’était prévu. Cela suit certaines actions de gestion que nous avons entreprises l’an dernier afin d’améliorer la qualité du portfolio de RSA Canada. Il est donc logique que nous en voyions les effets et que l’on revienne à une rentabilité intéressante », a confié son PDG Rowan Saunders, en entrevue au Journal de l’assurance.

La météo aide

Il ajoute que l’assureur a connu une bonne performance du côté des particuliers, la météo clémente du second trimestre de 2015 aidant du côté de l’habitation. Il se dit aussi satisfait du rendement du portefeuille automobile, malgré le poids qui occupe l’Ontario.

« Nous travaillons depuis quelques années à améliorer notre sophistication en assurance des particuliers. Nous avons aussi revu le libellé de plusieurs contrats. Nous sommes donc confiants pour l’avenir. Nous travaillerons de près avec nos courtiers partenaires pour améliorer leur position. Les courtiers jugent importante l’agilité que peuvent avoir leurs manufacturiers, mais aussi la facilité de traiter avec eux, tout en éliminant les dédoublements. Nous faisons des investissements majeurs dans notre plateforme technologique. Le tout est bien amorcé », dit-il.

RSA traite présentement avec 850 courtiers à travers le Canada, dont 200 au Québec. Une vingtaine de courtiers ont grossi les rangs de RSA depuis le début de 2015. L’assureur souhaite continuer à en accueillir de nouveaux au cours des prochains mois.

« Nous avons une relation unique avec nos courtiers, car nous sommes souvent l’un de leurs assureurs privilégiés. Nous avons une relation plus étroite avec eux par rapport aux autres assureurs. On peut ainsi les aider à améliorer leur distribution, et leur offrir un vaste éventail de produits, ce qui n’est pas nécessairement le cas de nos concurrents », dit M. Saunders. Le redéploiement de RSA a abouti en une stratégie en quatre piliers. Le premier porte sur la croissance des revenus. « Nous avons regardé quelles classes d’affaires étaient les mieux placées pour générer des revenus, mais aussi où nous pourrions faire valoir notre expertise. Nous voulons être plus agressifs dans le marché », dit le PDG de RSA.

Le second pilier stratégique vise à améliorer l’expertise opérationnelle de l’assureur. « C’est quelque chose d’important. Nous voulons améliorer notre empreinte au Canada, car dans certaines provinces, nous sommes perçus comme un joueur local. Ça a ses avantages, comme d’être perçu comme un joueur efficace, notamment du côté du marché des grands risques. De l’autre côté, en revoyant nos processus d’affaires, nous voyons que nous serons en mesure d’offrir un meilleur service », dit M. Saunders.

Le troisième pilier a trait à la réclamation. RSA a ainsi choisi Guidewire comme système pour gérer ses réclamations. « C’est une grosse partie de nos investissements en technologie. Nous avons un budget de 300 M$ sur quatre ans, en trois phases », dit le PDG de RSA Canada. Le quatrième pilier a trait à l’administration de sa plateforme, mais aussi à outiller ses courtiers avec de nouveaux outils.

En assurance des entreprises, RSA a aussi développé un outil de tarification permettant de fournir une soumission le jour même à un courtier pour son client propriétaire de PME. « Nous sommes le 3e plus grand assureur des entreprises au Canada avec environ un milliard de primes dans ce segment. Environ 75 % de notre portefeuille en entreprises se trouve dans le mid-market, les grands risques et les risques de spécialité. Le 25 % restant est dans les PME. C’est insuffisant », affirme M. Saunders.

Un standard à livrer

Il ajoute que RSA n’a pas délivré le standard qu’il veut donner aux courtiers dans le segment des PME. « Il nous faut la technologie, les processus et l’analyse des données pour bien y réussir. Ça rendra la tâche plus facile pour nos courtiers, mais aussi pour nous. On pourra aussi se concentrer sur la souscription et ainsi soutenir plus rapidement nos courtiers. Il ne faut pas oublier que le marché des PME en est un où les clients changent souvent d’assureur », dit-il.

RSA Canada avait aussi commandé un rapport à la firme de consultation McKinsey & Company pour évaluer sa stratégie au Canada. L’assureur en a reçu les conclusions, qui sont positives. « Ils ont jugé que notre stratégie se prêtait bien au marché canadien », a-t-il commenté.