La facture des dommages assurés découlant des feux de forêt qui ont ravagé l’Alberta, et plus particulièrement la municipalité de Jasper, dépassera les 880 millions de dollars (M$).
Cette estimation de Catastrophe Indices and Quantification (CatIQ) a été rendue publique par le Bureau d’assurances du Canada (BAC) le 27 août dernier. Cet événement est devenu le deuxième feu le plus coûteux de l’histoire de l’Alberta, après le sinistre qui a touché la région de Fort McMurray en 2016.
Environ le tiers de la communauté de Jasper a été rasée par le feu, qui a pris de l’ampleur le 22 juillet dernier et forcé l’évacuation de la population.
Dans son communiqué, le BAC souligne les particularités juridictionnelles qui existent à Jasper, où une communauté vit en plein centre d’un parc fédéral. Plusieurs ministères et organismes publics y interviennent et doivent coordonner leurs efforts afin de mener rapidement à bien la reconstruction et la remise en état des secteurs sinistrés, souligne l’organisme.
« Les gouvernements doivent investir dans l’atténuation des catastrophes, notamment en déployant des programmes similaires pour aider les communautés à protéger leurs maisons des incendies et des inondations », indique Craig Stewart, vice-président, changements climatiques et affaires fédérales du BAC.
« Ces investissements sont essentiels pour aider les Canadiens à se préparer et à se remettre des conséquences des incendies de forêt et d’autres catastrophes naturelles. Alors que le Canada se lance dans l’un des plans de logement les plus ambitieux de son histoire, nous devons nous rappeler que la maison la plus chère est celle qu’il faut construire deux fois », poursuit-il.
Un été pénible
En raison de plusieurs sinistres majeurs causés par des événements météorologiques extrêmes, les services des réclamations des assureurs ont été sérieusement mis à l’épreuve en juillet et août.
Quatre événements en particulier sont cités par le BAC : les pluies torrentielles dans le sud de l’Ontario, les feux de forêt à Jasper, la tempête de grêle du 5 août dernier à Calgary et les inondations au Québec découlant du passage de la tempête Debby, le 9 août dernier.
« Ces événements ont exercé une pression immense sur les experts en sinistres, qui jouent un rôle crucial à la suite des catastrophes naturelles, car ils garantissent que le secteur peut aider les consommateurs le plus rapidement possible », souligne le BAC.
En publiant leurs résultats financiers pour le trimestre clos le 30 juin 2024, plusieurs assureurs de dommages avaient constaté une amélioration de la sinistralité pour les six premiers mois de 2024 comparativement à la même période de l’année précédente.
C’était le cas pour Intact Corporation financière. Depuis la publication de ces plus récents résultats trimestriels, la société a divulgué une première estimation du coût des sinistres majeurs pour les mêmes quatre sinistres ci-dessus mentionnés.
Le 21 août dernier, Intact a évalué le coût des sinistres catastrophiques pour le seul troisième trimestre à 1,1 milliard de dollars (G$) avant impôt et déduction faite de la réassurance.
Le 31 juillet dernier lors de la discussion avec les analystes financiers, l’entreprise maintenait une cible de 900 M$ pour les sinistres catastrophiques pour l’ensemble de l’année 2024.
De son côté, le 26 août, Société financière Definity publiait aussi son estimation des coûts de sinistre pour les catastrophes naturelles survenues au troisième trimestre de 2024.
« Definity estime un impact négatif sur le bénéfice d’exploitation d’environ 150 M$, net des recouvrements de réassurance, soit environ 0,97 $ par action ordinaire, net d’impôts et de réassurance. Les recouvrements de réassurance comprennent l’utilisation complète des 25 M$ disponibles en vertu du traité sur les agrégats de catastrophe de la société. »
Dans le cas des inondations de la mi-juillet dans la grande région de Toronto, les dommages assurés s’élevaient à plus de 940 M$, selon une autre estimation de CatIQ publiée par le BAC, le 19 août dernier.
Pour les pluies torrentielles et les inondations qui ont touché plusieurs régions du Québec le 9 août dernier, plus de 70 000 réclamations avaient été ouvertes pour ce seul événement, selon l’estimation publiée par le BAC en date du 20 août 2024. On attend toujours une estimation des dommages assurés en lien avec cet événement. La grande majorité des réclamations sont faites dans un délai de 45 jours suivant le sinistre.
Autres pluies torrentielles
Du 17 au 19 août dernier, d’autres pluies torrentielles ont frappé le sud de l’Ontario, notamment dans la municipalité de Mississauga. Selon le rapport hebdomadaire d’Aon sur les catastrophes naturelles, les 168 mm de pluie tombés sur la municipalité ont provoqué la crue de plusieurs cours d’eau et causé de nouvelles inondations.
Le 17 août seulement, quelque 128 mm de pluie ont été enregistrés à l’aéroport Pearson de Toronto, soit plus que les précipitations mensuelles moyennes au même endroit. Du 1er juin au 21 août, le volume de précipitations qui a été noté à ce même aéroport est de 498 mm, toujours selon Aon.