Pour la sixième année consécutive, les statistiques de LIMRA indiquent que le pourcentage de femmes sous-assurées a augmenté. Et la situation pourrait bien être empirée par la flambée de l’inflation et la hausse des prix connexe.
Selon LIMRA, environ 46 % des femmes ont une assurance vie, comparativement à 53 % des hommes. Toutefois, les femmes sont plus nombreuses à reconnaître la nécessité de cette protection (44 % contre 38 %).
Chantal Mackenzie, vice-présidente régionale, Sud de l’Alberta, Plan de protection du Canada, fait remarquer que tous les Canadiens cherchent à économiser de toutes les façons possibles en ce moment, compte tenu de la hausse des prix. « Malheureusement (mais c’est compréhensible), on risque de voir encore plus de femmes attendre avant de se procurer les assurances dont elles ont besoin », dit-elle.
Toujours d’après LIMRA, 39 % des femmes sont déjà d’avis qu’une assurance vie coûte trop cher. Mme Mackenzie affirme que cette perception est fausse et dommageable. Les femmes non assurées qui ont une famille et un partenaire doivent absolument comprendre que l’assurance vie est un pilier essentiel de la sécurité financière et que plus elles attendent, plus leur prime sera élevée.
LIMRA indique par ailleurs que 68 % des personnes qui ont une police d’assurance vie se sentent « à l’abri » sur le plan financier, comparativement à 47 % des personnes qui n’en ont pas.
La vieille école
Selon Mme Mackenzie, l’industrie est aux prises avec plusieurs croyances désuètes de longue date, en particulier celle voulant que ce sont les hommes qui devraient être couverts parce qu’ils sont le soutien principal de la famille. « Auparavant, ce sont surtout les hommes qui dominaient dans les assurances, car on se disait qu’il fallait protéger les personnes qui gagnent le revenu. Mais cette façon de penser sous-estime grossièrement les femmes qui travaillent de même que les femmes sans emploi qui s’occupent du foyer. Il y a eu un changement de mentalité important, mais il ne faut pas perdre tous ces progrès laborieux que nous avons accomplis. »
L’une des autres raisons qui expliquent pourquoi les femmes ne se procurent pas (plus) d’assurance vie est parce qu’elles n’ont pas assez de connaissances financières. Pour de nombreuses femmes, l’assurance vie n’est tout simplement pas sur le radar, dit Mme Mackenzie. Or, ajoute-t-elle, l’industrie a fait d’énormes progrès et veut maintenant aider les femmes à comprendre l’importance de connaître sa valeur de même que les outils financiers à leur disposition.
La planification financière, c’est aussi pour les femmes
Mme Mackenzie constate que de plus en plus de conseillers se concentrent sur le marché féminin. Les bons conseillers qui savent que certaines femmes ont eu de mauvaises expériences dans le passé s’efforcent de bien comprendre leurs clientes et de les faire participer à la planification financière. « Le but est de s’assurer que tant le mari que la femme comprennent le plan financier et prennent part au processus. Aux femmes qui ont besoin de se faire entendre et de demander ce qu’elles veulent, il faut fournir un environnement dans lequel elles sont à l’aise de le faire. »
Enfin, elle rapporte que certains conseillers organisent des ateliers qui portent sur les questions de finances et de santé propres aux femmes, par exemple, et distribuent des listes de vérification ou des documents d’information. Ils sont de plus en plus nombreux à mener des sondages ou à mettre sur pied des groupes de discussion pour aider les femmes à mieux comprendre leurs besoins et leurs défis, et pour fournir de meilleurs outils et un meilleur soutien à leurs clientes potentielles.
LIMRA note également que l’insécurité financière transcende les générations et qu’elle est surtout présente parmi les membres de la génération X (49 %), suivis des millénariaux (44 %), de la génération Z (42 %) et des baby-boomers (33 %).