Selon l’Association médicale canadienne, les Canadiens ont adopté les soins virtuels. Un sondage commandé par Sun Life confirme cette tendance, mais avec un hic : les Canadiens ne savent pas où les trouver. Le gouvernement du Canada a un rôle à jouer pour corriger le tout, croit l’Association médicale canadienne.

Les deux organisations ont commandé deux sondages distincts pour mesurer comment les Canadiens réagissent depuis qu’ils reçoivent davantage de soins virtuels à la suite de l’éclosion de la pandémie de la COVID-19. L’Association médicale canadienne s’est concentrée sur l’adoption des Canadiens des soins virtuels. Sun Life a plutôt opté de découvrir comment les Canadiens y accèdent. Le Portail de l’assurance a croisé les résultats des deux sondages pour produire le présent texte.

Taux de satisfaction élevé

Le sondage national mené par Abacus Data pour le compte de l’Association médicale canadienne indique que près de la moitié des répondants à son étude ont consulté un médecin de manière virtuelle et qu’ils sont très satisfaits des résultats. Ceux qui ont consulté leur médecin de manière virtuelle pendant la pandémie indiquent un degré de satisfaction de 91 %, soit 17 points de pourcentage de plus que ceux qui se sont rendus en personne à un service d’urgence.

Aussi, près de la moitié des répondants, soit 47 %, au sondage de l’Association qui ont eu l’occasion d’utiliser les soins virtuels pendant la pandémie préféreraient une méthode virtuelle comme premier point de contact avec leur médecin à l’avenir.

« Les mesures d’éloignement physique qui visaient à protéger les Canadiens pendant notre lutte contre la COVID-19 ont entrainé l’adoption des soins virtuels par nécessité, explique le Dr Sandy Buchman, président de l’AMC. Le mouvement est lancé. Maintenant que les Canadiens ont eu la possibilité d’accéder aux soins virtuels. Ils ont trouvé l’expérience extrêmement positive. Nous devons rester sur cette lancée. Les Canadiens devraient avoir accès aux soins de santé de façon rapide et pratique. »

Le sondage de l’Association médicale révèle indique aussi que la moitié des répondants à son étude pensent que les soins virtuels pourraient avoir un effet sur les couts de notre système de santé et améliorer l’accès aux spécialistes (45 %) ainsi que la rapidité des résultats d’examens (41 %).

Où les trouver ?

Chez Sun Life, un sondage commandé à la firme de sondage Ipsos révèle que les soins virtuels ne sont plus une simple tendance émergente. Or, les trouver est un défi de taille, affirme l’assureur.

Ainsi, 55 % à son sondage ont dit ne pas savoir comment trouver des services de soins virtuels. Parmi les personnes sondées, 49 % affirment que la pandémie a eu des répercussions négatives sur leur santé physique et près de 60 % sur leur santé mentale. « C’est une augmentation de 3 points de pourcentage par rapport à un sondage mené en mai dans lequel 56 % des répondants indiquaient que la COVID-19 avait eu une incidence néfaste sur leur santé mentale », fait remarquer l’assureur.

Une curiosité

Chez Sun Life, on juge toutefois curieux qu’une toute petite partie des répondants ayant noté un problème de santé mentale ou physique cherche à le traiter. « Parmi les répondants ayant signalé une incidence néfaste de la COVID-19 sur leur santé mentale, à peine 21 % ont cherché de l’aide professionnelle. Même chose pour ceux qui avaient noté une incidence néfaste sur leur santé physique – seulement 21 % ont demandé une aide professionnelle », peut-on lire dans les résultats du sondage.

En dépit de leur difficulté à accéder aux soins virtuels, les Canadiens connaissent bien (72 %) ce type de soins. Quand on leur demande d’en énumérer les principaux avantages, ils mettent de l’avant la commodité (54 %), l’absence de salle d’attente (50 %) et la rapidité à entrer en contact avec un professionnel de la santé (40 %).

« Jamais les Canadiens n’ont autant eu besoin d’avoir des contacts virtuels avec les professionnels de la santé, a commenté Chris Denys, vice-président principal, innovations à Lumino Santé, le fournisseur de soins virtuels associé à Sun Life. Lorsqu’il est question de santé, trouver le professionnel, la solution ou l’information dont on a besoin peut tout changer. Mais ce n’est pas toujours facile. »

Encadrer le tout

L’Association médicale canadienne a d’ailleurs profité de la publication des résultats de son sondage pour réitérer sa demande au gouvernement fédéral d’édicter un cadre législatif pour encadrer les traitements offerts par soins virtuels. Plus tôt cette année, un groupe de travail dirigé par l’Association avait présenté un rapport de recommandations sur ce que peuvent faire le gouvernement fédéral et les intervenants pour améliorer et élargir l’offre de soins virtuels partout au Canada.

« Il faut maintenant que le gouvernement fédéral crée un cadre pancanadien pour les soins virtuels, dans lequel les provinces et les territoires joueront un rôle clé pour l’amélioration et l’élargissement de l’offre, affirme la Dre Gigi Osler, coprésidente du Groupe de travail sur les soins virtuels et présidente sortante de l’AMC. Tous les Canadiens, qu’ils vivent en ville ou à la campagne, dans des régions éloignées ou des communautés autochtones, profiteraient de nouvelles options et d’une commodité accrue dans l’accès aux soins de santé. »