Le nombre de demandes d’indemnisation faites auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a diminué de près de 53 % entre le 13 mars, date de l’annonce de l’état d’urgence sanitaire au Québec en raison de la COVID-19, et le 11 juin 2020, par rapport à la même période en 2019.

Les chiffres de la SAAQ pour 2020, obtenus par le Portail de l’assurance, montrent que le nombre de demandes d’indemnisation s’est établi à 2 792 lors de cette période en 2020. Au même moment, en 2019, 5 953 demandes d’indemnisation avaient été comptabilisées.

Même chose en Ontario

En Ontario, le constat est le même, d’après Kerry Schmidt, sergent, relations médias, division de la sécurité sur les autoroutes, pour la Police provinciale de lOntario.

Dans un webinaire organisé par l’entreprise Parachute, un organisme de bienfaisance national axé sur la prévention des blessures, M. Schmidt a affirmé avoir remarqué que les routes étaient moins occupées en ce moment. « Il y a eu moins d’accidents », souligne-t-il.

Excès de vitesse en hausse

La baisse de l’achalandage des autoroutes ontariennes a toutefois causé une hausse des cas d’excès de vitesse, explique M. Schmidt. « Nous avons constaté une augmentation de rapport faisant état de conduite agressive et de plaintes de citoyens à cet égard ».

Selon Desjardins Assurance, qui montre des données du Service de police de Toronto sur son blogue, le nombre de contraventions données pour excès de vitesse dans la ville ontarienne « a augmenté de 600 % entre le 23 mars et le 27 avril 2020, passant de seulement 32 en 2019 à 222 pour la même période cette année ».

Même son de cloche dans la Belle Province. La Sureté du Québec (SQ) a lancé lors de la semaine du 5 au 11 juin une opération nationale concertée pour contrer la vitesse au volant. L’opération était réalisée en collaboration avec la SAAQ, sous le thème « Je ralentis. Je sauve des vies ».

« Au cours des dernières semaines, une augmentation des excès de vitesse a été constatée sur l’ensemble du réseau routier. L’achalandage réduit, en raison de la pandémie, a contribué à l’adoption de comportements à risque pour certains conducteurs, notamment les excès de vitesse. Dans le cadre du déconfinement progressif, une augmentation importante de l’achalandage sur le réseau routier est à prévoir. Les différents types d’usagers, dont les piétons, les cyclistes et les motocyclistes seront de retour. Par ailleurs, la reprise des activités de l’industrie de la construction signifie qu’il y aura une présence accrue de travailleurs et de signaleurs aux abords des chantiers. Dans ce contexte, le respect des limites de vitesse est primordial pour assurer la sécurité de tous les usagers de la route », indiquait la SQ dans un communiqué publié le 5 juin.

Impact sur l’assurabilité

Ken Lindhardsen, vice-président, lésions corporelles et Indemnités d’accidents chez Desjardins Assurances, faisait également partie du webinaire de Parachute diffusé le 29 mai dernier.

Lors de celui-ci, M. Lindhardsen en a profité pour expliquer l’effet d’une contravention pour excès de vitesse sur les primes d’assurance des automobilistes.

« Les excès de vitesse peuvent avoir des répercussions considérables sur vos primes d’assurance, selon leur niveau. En cas d’infraction mineure, vos primes d’assurance pourraient augmenter. Une condamnation pour excès de vitesse, pour course illégale ou pour une autre forme de conduite dangereuse pourrait faire en sorte que votre assureur résilie ou refuse de renouveler votre police. Dans ce cas, vous n’auriez pas le choix de vous tourner vers une compagnie qui assure les risques élevés, comme la Facility Association en Ontario, ce qui pourrait entraîner une énorme augmentation de vos primes pour les trois prochaines années ou plus », affirme-t-il.