La Chambre de l’assurance de dommages poursuit ses efforts pour être reconnue comme organisme d’autoréglementation (OAR) unique en assurance de dommages. Le régulateur compte ainsi profiter de la révision de la Loi sur la distribution des produits et services financiers pour se positionner en ce sens.raic_maya_article_2 Maya Raic, PDG de la Chambre, a souligné que le projet d’OAR unique demeurerait toujours d’actualités lors d’une entrevue accordée au Journal de l’assurance à la suite de la publication du rapport annuel de l’organisme.

« Notre plan stratégique précise que nous voulons renforcer notre rôle dans nos compétences actuelles, pour nous positionner comme OAR complet, nous devons nous asseoir sur nos compétences actuelles. Nous sommes bien connectés avec les façons de faire de l’industrie. La profession est appelée à jouer dans un univers différent avec l’avènement de la technologie. Le professionnel devra se trouver une place dans cet univers et dans ces nouvelles façons de communiquer avec le client », dit-elle.

La Chambre fait des démarches depuis 2013 pour être reconnue comme OAR unique. « Avec la révision de la loi, le timing est bon. Ce que nous avons accompli dans l’industrie milite en notre faveur. Nous sommes spécialisés en assurance de dommages. On peut être un partenaire important du gouvernement et de l’Autorité des marchés financiers en ce sens. Nous sommes un OAR de première ligne et nous venons renforcer l’industrie, ce qui constitue une valeur ajoutée », dit-elle.

La Chambre a atteint un jalon important en 2015 avec l’adoption d’un cours de formation obligatoire de deux unités de formation continue (UFC) pour tous ses membres. « La formation fait partie intégrante de notre mission. Quand nous voyons des choses se répéter en inspection ou en discipline, il est important d’utiliser l’outil qu’est la formation pour corriger le tir. Ça vient renforcer notre point de vue », dit-elle.

Formation via le Web

La Chambre travaille présentement à concevoir ce cours. « On veut vérifier l’acquisition de connaissances de nos membres. Il y a aura une forme d’évaluation, mais la matière fera appel à leur réalité quotidienne avec des exemples pour chacun des types de professionnels que nous encadrons. Ça va se traduire dans leur réalité », dit-elle.

Le cours se donnera via le Web, pour garantir qu’il soit accessible à tous. « On ne peut demander à quelqu’un en Gaspésie ou en Abitibi de se déplacer à Montréal pour le suivre », dit Mme Raic.


Dans son libellé, le gouvernement a indiqué que des partenaires pourraient aussi donner le cours. Mme Raic souligne toutefois qu’il est trop tôt pour définir quelle forme le tout pourrait prendre, étant donné que le cours n’est pas encore conçu.

La Chambre avait aussi demandé d’imposer une formation obligatoire pour les quelque 800 nouveaux arrivants qui choisissent la carrière en assurance de dommages annuellement. Le gouvernement a toutefois refusé que la Chambre dispense un tel cours.

« Notre but était de bien leur faire comprendre qu’ils ont un code de déontologie. La proportion des gens qui ne le savent pas est importante à nos yeux. Le gouvernement a reconnu que l’idée était excellente. Toutefois, l’accès à la profession relève de l’Autorité des marchés financiers. Il aurait été difficile d’accorder le tout vu ce contexte », explique Mme Raic.

La PDG de la Chambre précise qu’elle ne s’est pas fait dire non sur le principe, mais bien sur le fait que ce cours devait se donner au bon endroit. « Nous comptons incorporer certaines de ces notions dans le cours obligatoire de deux UFC », dit-elle.

Campagne grand public

En 2015-2016, la Chambre travaillera à se faire connaitre davantage du grand public. Elle prendra un virage Web pour se faire en ciblant les consommateurs pour qu’ils s’intéressent à l’assurance de dommages.

« On veut lui donner des conseils quand il fera des recherches sur le Web. Le tout débutera en avril. Il y aura des partenariats, notamment avec des gens de l’externe », dit Mme Raic. Invitée à préciser davantage sa pensée, Mme Raic a révélé que le tout pourrait aller dans la même veine que sa campagne menée avec l’animatrice de télévision Saskia Thuot, qui avait fait la promotion du Guide du sinistré de la Chambre. « On le fera cette fois-ci à une plus grande échelle », a-t-elle ajouté.