L’investissement responsable est crucial pour les investisseurs institutionnels, et ce, dans tous les pays et pour toutes les catégories et tailles d’entreprise, selon les résultats du plus récent sondage d’Aon sur les perspectives mondiales de l’investissement.

« Les investisseurs institutionnels semblent de plus en plus préoccupés par les risques associés aux facteurs non financiers au sein de leur portefeuille. L’investissement responsable offre de multiples façons de saisir, d’évaluer et d’atténuer ces risques », dit Meredith Jones, autrice du rapport et directrice mondiale de l’investissement responsable chez Aon.

L’intérêt que portent les investisseurs à ce type d’investissement touche tous les types de produits institutionnels, y compris les régimes de retraite, les fonds de dotation et les fondations, ainsi que les régimes à cotisations déterminées.

L’investissement responsable aux quatre coins du globe

Au Canada et aux États-Unis, 78 % de l’échantillonnage sondé considère qu’il est important pour leur organisation d’investir responsablement. Cela représente une augmentation respective de 68 % et de 57 % par rapport à 2018.

Au Royaume-Uni et en Europe, ce sont 87 % et 85 % des personnes questionnées qui croient en l’importance des investissements responsables, une hausse respective de 66 % et 80 % par rapport à l’année précédente.

Meredith Jones indique qu’il « n’est pas surprenant que l’investissement responsable gagne en importance dans des régions comme le Royaume-Uni et l’Europe, où la règlementation de l’investissement responsable a connu une augmentation marquée. Nous constatons d’importants efforts en matière d’investissement responsable faits par les investisseurs dans des domaines où la règlementation ne génère pas cette activité ».

La règlementation canadienne qui régit les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance a été plus lente à implanter qu’en Europe. Somme toute, la croissance de l’intérêt et de la mise en œuvre pour l’investissement responsable est évidente, selon Aon. Près de 20 % d’investisseurs canadiens de plus qu’en 2018 ont déclaré avoir du personnel dédié à l’investissement responsable actuellement, dit Calum Mackenzie, associé principal et directeur des investissements au Canada chez Aon.

Ce qui peut bloquer

L’un des obstacles à la mise en œuvre a toujours été la question de l’incidence de l’investissement responsable sur les rendements. Cependant, Aon estime que cette préoccupation semble s’estomper avec le temps.

Malgré les gains, des politiques règlementaires ambigües aux États-Unis peuvent freiner les investisseurs qui voudraient profiter des investissements responsables.

De plus, au niveau mondial, la proportion moyenne de répondants qui ne tiennent pas compte des investissements responsables dans le processus de sélection des gestionnaires a diminué. Elle est passée de 37 % à 29 % en un an.

Par ailleurs, au Canada, près de 30 % des personnes interrogées ont indiqué que l’investissement responsable ne joue aucun rôle dans leurs décisions d’investissement. Aux États-Unis, cette proportion est de 44 %.