Selon les résultats de LIMRA au premier trimestre de 2016, les assureurs ont réalisé un bond dans leurs ventes d’assurance maladies graves, tant au chapitre des nouvelles primes que du nombre de polices.

Lors du premier trimestre de 2016, les assureurs ont vendu au Canada 17 % de polices d’assurance maladies graves de plus qu’au premier trimestre de 2015, révèle le dernier rapport de LIMRA. Ils ont vendu 13 % de nouvelles primes de plus au terme de cette période de comparaison.

En entrevue au Journal de l’assurance, la directrice adjointe de la recherche en assurance de LIMRA, Karen Terry, a qualifié ces résultats de spectaculaires. « C’est un grand départ. Les ventes sont à la hausse dans les deux chiffres pour tous les produits et pour les deux tiers des fournisseurs. C’est du jamais vu ! »

La directrice adjointe attribue cette hausse à un ensemble de facteurs. Le premier trimestre de 2015 avait été faible et il a été facile de croitre à partir de là. « Certains ont mentionné avoir revu leurs prix à la baisse et d’autres avoir lancé de nouveaux produits », a révélé Mme Terry.

Elle croit que l’assurance maladies graves connaitra une bonne année. « Nous espérons que la croissance continuera. Nous ne voyons aucun signe contraire à la tendance actuelle », ajoute-t-elle.

Et ces tendances sont plutôt porteuses, selon la responsable du rapport. Premièrement, les fournisseurs ont révélé à LIMRA qu’ils mettraient les bouchées doubles sur le marketing des produits d’assurance maladies graves, a révélé Mme Terry.

« Les assureurs nous ont dit qu’ils veulent mettre plus d’accent sur le produit de maladies graves, dans un environnement plus difficile pour l’assurance vie universelle et les autres produits sensibles aux bas taux d’intérêt. Les assureurs voient le potentiel de positionner l’assurance maladies graves comme un produit plus simple et axé sur la protection. »

Par contre, aucun assureur n’a mentionné son intention de lancer de nouveaux produits d’assurance maladies graves en 2016. « Les fournisseurs dépenseront beaucoup de temps et de ressources sur les nouvelles réglementations et les changements à la fiscalité des polices », dit Mme Terry.

Fini les hausses de prix

Le retour à la croissance qui a suivi la hausse des prix de 2012 a donc été plus qu’un feu de paille. « Il y a eu un tournant en 2015, et les ventes d’assurance maladies graves continuent d’en profiter », souligne Mme Terry.

Entre les premiers trimestres de 2015 et 2016, tous les produits profitent du retour. Or, le produit le plus écorché par les hausses de prix effectue aussi le plus solide retour. Durant la période de comparaison, les ventes en termes de primes du produit permanent ont augmenté de 17 %, contre 12 % pour le produit temporaire (non touché par les hausses de prix) et 11 % pour le produit nivelé à période limitée. Le produit permanent s’est ainsi attribué le tiers des ventes du premier trimestre.

Les agents généraux s’enflamment

Mme Terry a souligné que tous les réseaux avaient aussi connu une croissance de leurs ventes d’assurance maladies graves. Le réseau indépendant a vu ses ventes croitre de 18 % au premier trimestre de 2016, par rapport au premier trimestre de 2015. « Le réseau des agents généraux est celui qui a connu la plus grande croissance de tous les réseaux indépendants. » Pendant ce temps, le réseau captif a vu les siennes croitre de 6 %.

Le réseau indépendant s’est ainsi accaparé 63 % de toutes les primes d’assurance maladies graves vendues au premier trimestre, alors que leur part était de 58 %, à pareille date l’an passé. LIMRA précise dans son rapport que le produit permanent a été le moteur de croissance des indépendants. Ce réseau a réalisé une croissance de 27 % dans ses ventes de produits permanents. Le produit temporaire a été le produit phare des agents captifs, ses ventes croissant de 13 % au sein de ce réseau.

Parti de rien au milieu des années 1990 au Canada, le marché de l’assurance maladies graves totalise aujourd’hui 826 M$ de primes en vigueur, en hausse de 8 % par rapport à 2015. Les polices en vigueur s’établissent à 760 000, en hausse de 9 %. Seize compagnies ont participé au sondage. Elles représentent, selon Mme Terry, la grande majorité du marché.