Groupe Major a nommé Marc Giguère au poste de vice-président, développement corporatif et technologies.

Figure connue en assurance collective, M. Giguère dirigera l’innovation technologique au sein de Fintech Major, une entité distincte créée par le cabinet d’assurance collective, il y a un an.

Louis-François Major

« Marc s’amène chez Major avec 25 années d’expérience en développement de marchés, innovation et solutions technologiques dans le secteur des avantages sociaux et des services financiers. Avec cette nomination qui s’inscrit dans sa stratégie de croissance, Major renforce son statut de leader de l’innovation technologique au service de ses clients », a annoncé sur les réseaux sociaux le président et fondateur de Groupe Major, Louis-François Major.

Marc Giguère s’est fait connaitre dans le secteur de l’assistance auprès de Sigma Assistel et Novus santé. Il a dirigé Magik-Net, plateforme d’adhésion des participants d’assurance collective acquise par UV Assurance en 2018. Il a quitté Magik-Net en 2020. En entrevue au Portail de l’assurance en compagnie de M. Major, M. Giguère dit vouloir relever de nouveaux défis d’innovation technologique en assurance collective.

Groupe Major sera un terreau fertile en cette matière. Il a adopté le modèle de cabinet tiers administrateur (TPA) en 2014. Sa vision s’est par la suite élargie au modèle de tiers payeur (TPP) et d’adjudicateur. Le rôle de l’adjudicateur s’étend de la prescription au règlement de la réclamation. Pour le remplir, le Groupe Major utilise la plateforme et la carte de paiement direct de Telus Santé.

Isoler pour mieux se concentrer

Pour accélérer son développement technologique, Groupe Major prévoit investir « dans les sept chiffres », a révélé son PDG. M. Major estime avoir déjà investi de « façon importante » en technologie à travers ses différentes filiales dans les dernières années pour assoir son modèle d’affaires de cabinet tierce partie. Il doit maintenant investir davantage pour l’optimiser.

Le moment était venu de nommer quelqu’un pour diriger Fintech Major, souligne Louis-François Major. « Nous pouvons maintenant passer en mode développement rapide. Nous avons isolé la technologie dans une entité propre pour mieux répondre aux besoins des filiales, dont celle dédiée aux acquisitions », dit-il.

Rajeunir l’expérience client

Marc Giguère a de son côté précisé ce que signifie investir dans les sept chiffres pour Groupe Major. « Ces investissements seront échelonnés sur trois à cinq années, dont un minimum de trois millions de dollars dans les deux premières années », a-t-il révélé.

Il ajoute que son rôle consistera à développer la technologie autour du modèle d’affaires de Groupe Major, « pour répondre aux besoins propres de chacune des filiales de Groupe Major ». « Mon objectif est de me concentrer presque exclusivement au volet technologique du Groupe Major, tant au niveau de la plateforme de TPA que celle de TPP ».

Dans un deuxième temps, M. Giguère aura pour mission d’améliorer l’expérience des utilisateurs en créant un lieu d’échange où ils pourront trouver des solutions sur la santé et mieux-être, des outils connectés et d’autres produits, autant que des blogues avec du contenu sur la santé financière. « Nous voulons pousser l’expérience usager au maximum. » Il se donne l’objectif d’amener des connexions directes avec les fournisseurs de soins, tels la télémédecine et les programmes d’aide aux employés (PAE).

Croissance organique sur pause

M. Major a amorcé sa carrière à London Life (maintenant Canada Vie) en 1996 pour fonder ensuite son entreprise. « Groupe Major s’est orienté au départ vers les groupes d’employeurs. Depuis 2004, nous sommes aussi actifs dans des marchés spécialisés, entre autres auprès des associations étudiantes », dit M. Major. Sa filiale Plan Major assure quelque 150 000 participants cégépiens et universitaires à travers le Québec et l’Est ontarien.

Plan Major a reçu un volume d’affaires qui l’a obligé à développer sa propre technologie. « Des institutions nous transmettaient régulièrement des listes contenant les informations de milliers, voire de dizaines de milliers de participants, ce qui nous a amenés à développer notre service de TPA en 2008. »

Louis-François Major a qualifié ce parcours de traversée du désert. « Nous avons décidé de nous transformer complètement en créant un modèle qui détruisait en quelque sorte le modèle que nous avions auparavant, ajoute M. Major. Le développement des affaires s’est mis sur pause pendant des années alors que je pensais que cela durerait quelques mois », confie-t-il.

L’assurance collective se spécialise

En septembre 2014, Groupe Major a commencé à administrer ses premiers groupes sous le modèle de tiers administrateur. À partir de ce moment, des courtiers traditionnels commencent à l’approcher pour collaborer. Cet afflux se poursuit depuis. « Nous analysons plusieurs offres potentielles et des transactions sont en cours », révèle M. Major. Elles ont issus tant de courtiers actifs auprès des associations étudiantes que des groupes d’employeurs », précise-t-il.

M. Major observe que le marché de l’assurance collective se spécialise, et que la COVID-19 a peut-être précipité cette tendance. « Des conseillers généralistes qui ont un bloc d’affaires en assurance collective réalisent qu’ils ne peuvent tout faire. Ils ont besoin d’expertise et s’associent à des spécialistes. Ils deviennent des courtiers collaborateurs. Nous en comptons plus de 200 à travers le Québec. D’autres nous proposent d’acheter leur bloc d’assurance collective. »

Gérer la croissance

Groupe Major dit ainsi avoir doublé son volume d’affaires dans la dernière année. Il doit maintenant optimiser ses opérations et ses outils d’arrière-guichet, ce qui entrera dans le mandat de Marc Giguère. « Nous voulons éliminer le papier et des tâches sans valeur ajoutée », explique-t-il. Le remède : automatiser le transfert des données entre les différentes sections du système, entre l’administrateur et les adhérents, ainsi que vers l’équipe des ventes.

Le vice-président développement et technologies implantera aussi des tableaux de bord et un entrepôt qui facilitera l’exploration des données. L’entreprise pourra verser dans cet entrepôt les données recueillies par ses outils internes et celles de bases de données comme l’expérience en réclamations de Telus. Groupe Major a aussi investi en protection des données et en cybersécurité, ajoute M. Giguère. « Nous voulons faire en sorte que les données soient indéchiffrables, et avoir un plan pour reprendre rapidement nos opérations dans un environnement de relève », signale-t-il.