Les fusions et acquisitions qui se sont produites dans le secteur de l’assurance de dommages inquiètent l’Autorité des marchés financiers. À l’avenir, le régulateur entend faire connaitre son point de vue, après avoir examiné une future transaction.

C’est ce qu’a fait savoir son président Mario Albert, lors d’une allocution à la Conférence nationale sur l’assurance au Canada (mieux connue sous son acronyme anglais NICC) de 2012, qui s’est tenue du 30 septembre au 2 octobre à Québec.

Cette volonté de l’Autorité est apparue à la suite de l’acquisition d’AXA Canada par Intact Corporation Financière, puis par l’acquisition de Jevco par le même assureur. Sans compter l’achat de L’Union Canadienne par RSA Canada. M. Albert a toutefois indiqué que pour l’heure, aucune acquisition supplémentaire ne semblait sur le point de se réaliser.

Si l’Autorité est inquiète, c’est parce qu’elle estime que la concentration du marché québécois a franchi un seuil critique. « Les cinq principaux joueurs de l’industrie détiennent maintenant 59 % des parts de marché en terme de volume de primes directes souscrites, alors qu’ils en possédaient 52 % auparavant », a-t-il expliqué devant un parterre de professionnels de l’assurance.

De plus, « l’Herfindahl-Hirschman Index, un indice destiné à mesurer la concentration de marché, est de 1 050 au Québec. Or, lorsque cet indice dépasse la valeur de 1 000, cela signifie que le marché est très concentré », a-t-il mentionné.

Selon lui, cette concentration a des conséquences néfastes sur le réseau de distribution. « De nombreux courtiers ne le sont plus vraiment, car ils offrent les produits de deux ou trois assureurs », fait-il remarquer.

Selon lui, cela peut nuire au service à la clientèle, alors même que les attentes des consommateurs sont fortes. M. Albert rappelle toutefois que les courtiers qui concentrent plus de 60 % de leur volume d’affaires auprès du même assureur ont le devoir de le dévoiler aux consommateurs.