Depuis quelques semaines, le cabinet OVC Assurance, de Sainte-Julie, exploite Gold Standard Insurance, une compagnie sœur sur le marché de l’assurance de dommages en Ontario. 

Hugo Lamarre, directeur des technologies de l’information et du marketing chez OVC, vient de passer les six premiers mois de l’année 2022 à implanter le nouveau cabinet, dont les bureaux sont situés sur la rue Younge à Toronto. 

« On est super contents d’avoir un pied à terre en Ontario. On n’a pas vraiment le choix, car il y a encore plusieurs assureurs avec lesquels on travaille où les transactions se passent encore sur papier, ça prend un point de service à proximité », dit-il. 

Nathan Goldberg est vice-président principal de Gold Standard Insurance depuis janvier 2022. Il travaillait déjà chez OVC depuis janvier 2021. Il a été propriétaire et PDG de la firme Gold Standard Marketing de 2007 à 2020. Le courtier s’occupe du développement des affaires. 

Depuis ce printemps, Eldy Ampuero est responsable des services aux consommateurs. La courtière compte plus de 25 ans d’expérience dans l’industrie. Elle travaillait auparavant chez Paisley Partners depuis novembre 2007. 

« Il a toujours été dans nos projets de se rendre dans d’autres provinces et d’autres marchés. Ça a toujours été une question de “timing”. On voulait réunir les bonnes personnes autant au niveau du développement des affaires que de la gestion, de la conformité et du service », indique Hugo Lamarre.

Le nouveau cabinet a déjà des ententes avec six assureurs : Intact, Economical, Pafco, Echelon, Wawanesa et Northbridge. Le grossiste Premier Canada a aussi une entente avec le cabinet. « On a pu commencer à vendre nos premières polices au cours du mois dernier », ajoute M. Lamarre.

Des différences 

Le cabinet est officiellement ouvert depuis le 1er juin. « C’est un marché tellement différent. Beaucoup de choses ont pris du temps. On voulait se lancer en mars, mais il y avait beaucoup de choses à mettre en place avant », note Hugo Lamarre. 

Gold Standard Insurance se limite pour l’instant à vendre des produits d’assurance de biens des particuliers en habitation et en automobile. Pour ce produit, les différences avec le marché québécois sont notables, constate Hugo Lamarre. 

« Juste pour obtenir une soumission d’assurance, ça prend le dossier de conduite pour tous les dossiers. Pour y avoir accès, il faut demander la permission au ministère des Transports de l’Ontario », dit-il, en ajoutant que le processus est assez long. 

« Comme organisation, on doit prouver que l’on traitera les renseignements personnels des assurés. Il y a un processus de suppression de l’information obtenue dans le cadre de la soumission », poursuit M. Lamarre. 

« On a dû faire nos devoirs, prendre le temps. C’est pour ça que le lancement d’une nouvelle compagnie en Ontario a été fait plutôt discrètement. On voulait être sûr que tout était bien fait avant d’en parler », dit-il. 

Des ambitions 

L’autre différence est la valeur de la prime moyenne dans les produits d’assurance de dommages en Ontario, plus élevée qu’au Québec. 

Sans dévoiler les ambitions qui ont justifié la création du cabinet ontarien, Hugo Lamarre dit : « C’est sûr que nous aimerions devenir un joueur majeur en Ontario, tout comme nous sommes en train de le devenir, ou que nous visons à être au Québec. » 

Même si les assureurs avec lesquels Gold Standard Insurance souscrit des risques ont déjà des relations d’affaires avec OVC Assurance au Québec, la négociation des ententes n’a pas été facilitée pour autant. 

« On ne parle pas avec les mêmes gestionnaires chez les assureurs, chacun gère sa province et son marché. La seule chose que nos partenaires du Québec ont pu faire pour nous aider, c’est de nous cibler la bonne personne en Ontario. À partir de là, on démarre de zéro », précise M. Lamarre. 

Pour l’instant, Gold Standard Insurance ne limite pas ses ambitions ontariennes au marché de la métropole. « On ne va pas se limiter, mais de manière naturelle, là où nous allons faire du développement des affaires, à travers les réseaux de nos courtiers, ça se fera plus proche de Toronto. On aimerait bien aussi avoir une présence à Ottawa, pour être présents dans deux villes stratégiques », souligne Hugo Lamarre. 

Si le cabinet réussit à trouver la bonne personne dotée de l’expertise pour développer le marché en assurance des entreprises, Gold Standard Insurance pourrait ajouter ce volet à ses activités. Mais Hugo Lamarre serait surpris que cela arrive d’ici trois ans.

Le cabinet suit deux candidats qui sont en train de compléter leur formation et en voie d’obtenir leur certification pour le marché ontarien. « On espère pouvoir les mettre au travail d’ici la fin de l’été », conclut M. Lamarre. 

Incorporation 

Le nouveau cabinet a été incorporé en janvier 2022, selon les données du Registre des entreprises du Québec. Son président est Shawn Turcotte, qui est aussi le patron d’OVC. L’adresse du siège social est la même que celle d’OVC Assurance à Sainte-Julie. 

Shawn Turcotte

L’actionnaire principal du nouveau cabinet est GSI Capital Management, une société de portefeuille fondée en septembre 2021 et dont M. Turcotte est aussi président et actionnaire principal. Nous lui avons demandé quelles étaient les raisons qui avaient motivé le cabinet de Sainte-Julie à étendre ses activités vers l’Ontario. 

« Nous avions dans notre mire de développer l’Ontario depuis 2019, mais il fallait s’assurer de trouver les bonnes personnes pour que le résultat soit optimal », indique M. Turcotte par courriel. Ce n'est qu’au début de 2021 que le recrutement de Nathan Goldberg a permis de lancer le projet. 

« La raison principale derrière l’ambition d’ouvrir le marché de l’Ontario est d’avoir la taille et les ressources nécessaires pour faire face aux défis importants qui guettent l’industrie de l’assurance de dommage dans un horizon de 10 ans », ajoute-t-il. 

« Nous sommes d’avis que le marché de l’Ontario est propice au modèle de croissance organique que nous avons développé et peaufiné dans les sept dernières années et c’est pourquoi c’était le choix logique pour continuer notre croissance », conclut M. Turcotte.