Les bannières en assurance de dommages présentes au Québec sont passées en mode télétravail avec l’éclosion de la pandémie de la COVID-19.
D’après leurs dirigeants, cette manière de travailler à distance pourrait rester, même après la pandémie, ont-ils confié au Portail de l’assurance.
« Les clients appellent et ne voient même pas la différence avec le moment où nous étions physiquement au bureau, affirme Mario D’Avirro, président de CourtiersNet. Il y a seulement une personne qui entre au bureau pour prendre le courrier. »
Téléphonie IP, utilisation d’un système infonuagique, réunions quotidiennes ou hebdomadaires en vidéoconférence ; ces outils et ces solutions numériques ont permis aux bannières d’adapter leur travail à cette nouvelle réalité.
« Tous nos employés sont à la maison et travaillent à distance. Quand vous appelez chez Intergroupe et que vous composez mon numéro de poste, ça va sonner chez moi sur mon cellulaire », dit le président de l’entreprise, Bernard Laporte. Ce dernier explique que « c’est un peu pénalisant », parce qu’il préfère avoir des contacts humains, mais que « pour le courtier qui veut [le] joindre, il n’y a pas de soucis ».
Rester en télétravail ou pas ?
« On a commencé à demander aux employés s’ils souhaitaient revenir au travail. Mais toujours en respectant la distanciation sociale et les consignes du gouvernement, dit Jimmy Barbour, président d’AssurUni. Il n’y en a pas beaucoup qui sont revenus », ajoute-t-il en riant.
Plusieurs dirigeants ont affirmé vouloir continuer de travailler à distance, et ce, malgré les récentes annonces du gouvernement du Québec en ce qui a trait à la réouverture des entreprises dans la province. Lucie Decelles, présidente de la bannière Assurancia, affirme que les employés qui voudront travailler deux à trois jours à distance par semaine pourront l’envisager après la crise.
Pierre Dansereau, président de Courtiers Unis, affirme qu’il « va y avoir pas mal d’employés qui vont vouloir continuer de travailler de la maison, mais d’autres qui ne voudront pas », dit-il.
Même son de cloche pour Mario D’Avirro, de CourtiersNet. Il soutient que le télétravail pourra continuer « pour ceux qui ont fait leurs preuves et qui savent comment le gérer ». Le travail à distance aura une plus grande importance à l’avenir, selon lui, mais cela devra être profitable.
Rémy-Pierre Boisvert, président d’AssurExperts, prévoit garder une partie de ses employés en télétravail pour une longue période de temps. Il a indiqué au Portail de l’assurance que certains pourront revenir, mais qu’il ne croit pas voir l’équipe complète revenir au bureau avant le printemps de 2021. « Je vais être très prudent en cas de deuxième et de troisième vague du virus. On va donc continuer en télétravail », a-t-il affirmé.
Diminution du nombre d’heures
Les bannières sont opérationnelles à distance, mais elles voient toutes un aspect négatif : le fait que ce ne sont pas seulement les parents qui doivent rester à la maison.
Leurs employés doivent s’occuper de leurs enfants ou adolescents en raison de la fermeture des écoles ou des cours qui se tiennent à distance. Il est donc difficile pour eux de travailler de la même manière qu’avant la crise.
« Ce qui arrive actuellement avec la COVID-19, c’est qu’il y a plusieurs courtiers qui ont eu à diminuer le nombre d’heures de leurs employés pour concilier le travail et la famille. On s’entend que faire des embauches n’est pas évident actuellement », explique Yannick Jetté, président du Groupe Jetté.
C’est une opinion que partage Lucie Decelles, qui explique que certains employés sont obligés de travailler à temps partiel. Elle affirme que le tout a un impact sur les affaires de l’entreprise, parce qu’habituellement, les mois qui viennent sont importants pour la croissance des courtiers.
Cet article est un Complément au magazine de l'édition de juin 2020 du Journal de l'assurance, disponible en version numérique et gratuite ICI.