Dans la plus récente édition du rapport trimestriel de l’Indice de mieux-être financier (IMF), Solutions Mieux-Être Lifeworks constate une amélioration de la santé financière des Canadiens, même si l’indice est toujours négatif comparativement à la situation qui prévalait il y a deux ans, avant la pandémie de COVID-19.

L’indice global de l’été 2021 est à -1,6 point par rapport à l’indice de référence antérieur à 2020. Il a quand même progressé depuis janvier 2021. Il s’agit de la troisième édition de l’IMF, lancé en février dernier. Il compare les scores obtenus aux données de référence recueillies en 2019.

LifeWorks a mené son sondage en ligne, en anglais et en français, entre le 30 juillet et le 5 août dernier auprès de plus de 3 000 Canadiens ayant occupé un emploi dans les 12 mois précédents. Les résultats ont été rendus publics ce lundi 4 octobre.

Des écarts

Tout comme dans les deux éditions précédentes, le score de mieux-être financier des femmes est inférieur (-3,5) à celui des hommes (+0,3). Il y a une forte corrélation entre le revenu des ménages et le mieux-être financier, les plus bas revenus affichant un score inférieur à la moyenne.

Depuis le lancement de l’indice, on constate des différences entre les scores de mieux-être financier des participants qui ont des enfants et de ceux qui n’en ont pas. À l’été 2021, les participants ayant au moins un enfant montraient un score de -5,7 tandis que ceux sans enfant affichaient une note de +0,1.

« Les participants qui ont des enfants sont deux fois plus susceptibles de dépenser plus que leur salaire », souligne Yann Lussier, associé. À son avis, en matière de comportements financiers, le fait de dépenser plus que ce que l’on gagne est un des facteurs les plus déterminants sur la productivité.

Amélioration

Les scores globaux se sont améliorés ou sont demeurés inchangés dans tous les aspects du mieux-être financier par rapport au trimestre précédent. Cependant, dans toutes les provinces à l’exception de la Colombie-Britannique, le score moyen des répondants demeure sous le score de référence de 2019. Au Québec, l’IMF était de -1,4 à l’été 2021.

Au cours d’une période de paie normale, un Canadien sur trois dépense tout son salaire ou plus. Le rapport confirme que la situation financière a une grande incidence sur la productivité. Celle-ci est plus faible lorsque l’Indice des répondants est inférieur à la moyenne.

Les imprévus

Parmi les constats les plus frappants de l’IMF de l’été 2021, on rapporte qu’un Canadien sur 4 (26 %) ne croit pas pouvoir faire face à un imprévu financier de plus de 2 000 $.

Les répondants qui ont maintenu leur salaire durant la pandémie sont 2,5 fois plus susceptibles d’indiquer qu’ils peuvent faire face à un tel imprévu, comparativement à ceux qui ont subi une diminution de salaire ou des heures de travail.

Les participants stressés par leurs finances sont moins productifs pour une durée moyenne de 14 jours par année de plus que ceux qui ne vivent pas ce stress.

Par ailleurs, les participants qui obtiennent des scores plus faibles pour leur mieux-être financier sont plus susceptibles de s’en aller si un autre employeur leur offre un meilleur salaire.

Près de 3 Canadiens sur 4 (74 %) disent qu’ils sont prêts à quitter leur organisation pour obtenir une augmentation de salaire, ce qui montre que le salaire demeure l’élément clé de la satisfaction des Canadiens en matière d’emploi.

Quelque 22 % des répondants disent même qu’ils quitteraient un emploi où ils sont heureux si on leur proposait une hausse de salaire de 20 %, tandis que 17 % sont prêts à le faire pour une augmentation de 50 % ou plus.

« L’incapacité à atteindre une certaine liberté en matière de finances personnelles est un facteur de stress important pouvant nuire au mieux-être global des Canadiens, indique Yann Lussier. Même si l’économie reprend de la vigueur actuellement, l’enquête montre que de nombreux employés sont dans une situation financière instable et recherchent de nouvelles possibilités d’emploi. »

Énergie et présentéisme

Plus de la moitié (52 %) des participants canadiens disent consacrer 90 % ou plus de leur énergie à leur travail, et ce groupe obtient un IMF de 1,2. Au fur et à mesure que l’énergie consacrée au travail descend, le score de mieux-être financier se détériore.

Le rapport comprend aussi une ventilation des répondants sur le présentéisme, soit la perte de productivité affichée par un employé qui travaille même s’il ne se sent pas bien. Fait étonnant, 54 % des répondants affirment ne pas se sentir bien en matière de santé financière au moins un jour par semaine.

« Si les gens sont stressés parce qu’ils n’ont pas la capacité de réagir à un imprévu, cela a une incidence sur leur productivité », insiste Yann Lussier.

Priorité : la retraite

Plus du quart des répondants (26 %) disent que l’épargne retraite est leur priorité financière actuelle. Ce groupe obtient un score de mieux-être financier de 12,3. C’est la deuxième meilleure note derrière les répondants (9 %) dont la priorité est d’investir (12,7).

Pour ceux dont la priorité est d’arriver à payer les factures et à joindre les deux bouts (13 %), le mieux-être financier est le pire score (-21,3).

L’IMF comprend aussi des scores secondaires portant sur les connaissances financières, les comportements financiers, la perception de la situation financière et l’incidence sur la productivité. Une note est accordée pour chacune des catégories suivantes : situation d’emploi, groupe d’âge, nombre d’enfants, genre, revenu, par province, par secteur d’activité. On suit aussi les variations de la situation financière, des préoccupations financières, etc.

Par secteur d’activité, les meilleurs scores obtenus à l’été 2021 sont chez les personnes travaillant en exploitation minière et gazière (2,9), dans les services professionnels, scientifiques et techniques (2,7) et les administrations publiques (2,4).

Pour la troisième période trimestrielle de suite, le plus mauvais score de mieux-être financier était celui des étudiants à temps plein (-11,5). Ils sont suivis par les participants de deux des secteurs les plus touchés par les mesures sanitaires : arts, spectacles et loisirs (-7,4) et les services d’hébergement et de restauration (-7,3).