Le volume de travail, les exigences en matière de rendement et le manque de soutien sont les principales sources de stress au travail, selon le rapport de l’Indice de santé mentale publié en juin 2022 par LifeWorks. Il s’agit d’un sondage mensuel auprès de 3000 travailleurs canadiens. 

Les participants qui attribuent leur principale source de stress au travail sont aussi nombreux que ceux qui l’attribuent à leur vie personnelle : 26 % l’attribuent au travail et 26 % à leur vie personnelle.

La pression accrue que subissent les travailleurs se reflète dans l’indice : il connaît une première baisse après quatre mois d’amélioration. L’indice s’est ainsi établi à 64,1 points sur 100 en juin 2022, alors qu’il s’élevait à 64,9 points en mai. 

Le quart des Canadiens qui attribuent leur principale source de stress au travail estiment que le volume de travail leur cause le plus grand stress. Ils sont 14 % à dire que les exigences de rendement sont leur plus grande source de stress, et 12 % à dire que c’est le manque de soutien qui leur cause le plus grand stress. 

Chez ceux dont la vie personnelle représente la principale source de stress, 31 % disent éprouver des problèmes de sommeil, 28 % qu’ils parviennent difficilement à se détendre, et 27 % vivent des changements émotionnels tels que l’anxiété et la dépression. 

Gagner à soutenir 

Ce sont au total 74 % des travailleurs canadiens qui ressentent les effets du stress professionnel ou personnel, selon l’indice. Les employeurs ne sont pas restés les bras croisés. De l’avis des participants au sondage de l’indice, 44 % des employeurs ont proposé des modalités de travail flexibles pour favoriser la santé mentale de leurs employés.

Paula Allen

Ceux partageant l’avis que l’employeur a soutenu le mieux-être mental durant la pandémie affichent un score de santé mentale de plus de 7 points supérieur à la moyenne nationale. Leur score est supérieur de près de 15 points à celui des participants n’ayant pas eu l’impression que leur employeur favorisait leur santé mentale. 

« Les données sont claires, les employés estimant que leur employeur soutient leur santé mentale s’en sortent mieux. Le travail tient une place importance dans nos vies, et le soutien que peuvent proposer les employeurs aide les gens à surmonter toutes les difficultés, personnelles autant que professionnelles », croit Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, recherche et mieux-être global de LifeWorks. 

Travail et vie personnelle indissociables 

Mme Allen estime que le soutien doit se faire sur deux plans. « Premièrement, par l’expérience au travail, c’est-à-dire en offrant un cadre organisationnel souple qui favorise aussi la sécurité psychologique et le sentiment d’appartenance. Deuxièmement, en donnant accès à des ressources, notamment un programme d’aide aux employés et à la famille, mais aussi des programmes connexes et d’autres avantages, et en les faisant connaître. Ces deux formes de soutien sont essentielles. »

Stephen Liptrap

Président et chef de la direction de LifeWorks, Stephen Liptrap observe de son côté que l’accent porte sur les problèmes au travail, alors que les difficultés personnelles affectent tout autant les gens.

Pas au bout de nos peines

« Même si de nombreuses organisations ont amorcé ces derniers mois un retour vers un semblant de normalité, il est clair qu’on n’est pas encore au bout de nos peines », ajoute M. Liptrap.

Il rappelle que le score de santé mentale collective de juin est le plus bas enregistré depuis janvier. C’est selon lui le signe « qu’il faut poursuivre de plus belle les conversations entourant le mieux-être des employés et le soutien, au lieu de s’y désintéresser ».