Depuis son retour au Québec, Co-operators affiche un taux de croissance moyen de 20 % en distribution directe. Son volume demeure petit. La coopérative compte se donner les moyens pour prendre une plus grande part au Québec.

Le Journal de l’assurance a fait le point sur la question avec Patrick Décarie, vice-président régional Québec de Co-operators, qui a pris la succession de Christiane Dostie, partie à la retraite, à ce poste il y a maintenant neuf mois. C’est d’ailleurs cette dernière qui a formé M. Décarie pour qu’il puisse prendre cette fonction.

Lors de la rencontre tenue à la fin aout dans les bureaux de Laval de Co-operators, M. Décarie a affirmé que Co-operators a un bel avenir devant elle au Québec. L’assureur y compte 14 succursales qui couvrent toute la province. L’entreprise a aussi un centre d’appels à Laval. Chaque succursale compte entre quatre et sept employés. Trois d’entre elles sont dirigées par des agents affiliés, qui gèrent eux-mêmes les bureaux de Lachute, Mont-Laurier et Caplan.

« On se démarque par le fait que les clients peuvent venir nous voir. Pour certains produits, c’est encore important. On compte aussi un centre d’appels à Laval. Le Web prend de plus en plus de place, notamment pour que les clients peuvent aller y chercher leurs documents. On investit aussi pour qu’ils puissent acheter directement en ligne. »

Pour M. Décarie, la plus grande force de Co-operators au Québec est son service. L’entreprise dit beaucoup miser sur le relationnel. Non pas juste sur son centre d’appels.

« Nous sommes dans les régions, près des gens. On devient un one stop shop pour nos clients. Ça a des avantages, notamment pour nos clients en assurance des entreprises. On peut identifier ses besoins pour ses employés et pour lui. On répond à tout cela. »

Améliorer sa part de marché

M. Décarie souligne toutefois que Co-operators doit travailler à améliorer sa part de marché au Québec. Selon les plus récents chiffres compilés par le Journal de l’assurance, elle est de 0,8 % au Québec en assurance de dommages, pour un volume de 74 millions de dollars (M$) en distribution directe. En assurance vie, Co-operators totalise 22 millions de dollars de primes, pour une part de marché de 1,1 %.

« On veut continuer notre croissance, tant au niveau organique que par acquisitions. Ce sera très important de réaliser des acquisitions au Québec. Ça va nous aider à croitre. »

Des rumeurs ont surgi à l’été 2016 à l’effet que Co-operators avait acquis à six fois les commissions un cabinet de courtage. M. Décarie a démenti cette rumeur. Il convient toutefois que ses cibles d’acquisitions sont les cabinets de courtage, la dernière en date étant celle du volume du courtier Raynald Auclair. Auparavant, Co-operators avait acquis Assurances Paquet, en Gaspésie.

« L’appétit est là. On mène d’ailleurs des rencontres avec des courtiers sur une base hebdomadaire. »

Combiner assurance vie et assurance de dommages a de grands avantages au niveau de la rétention de la clientèle, souligne M. Décarie. Le tout aide aussi à avoir du référencement des clients, ajoute-t-il.

« Dans les succursales, notre but n’est pas de vendre uniquement de l’assurance auto ou habitation. C’est plus le client entrepreneur qu’on vise, mais aussi la personne qui a des besoins en assurance vie ou pour des placements. On réfère le client à quelqu’un de certifié une fois que son besoin est cerné. On a des spécialistes en assurance vie et en entreprises dans chaque succursale. »

Chez Co-operators, percer le marché du Québec fait partie intégrante de la stratégie du siège social, mais aussi de son PDG Rob Wesseling, dit M. Décarie. « Au Canada, la majorité des assureurs qui ont du succès ont une présence au Québec. C’est l’inverse pour nous. Il ne faut pas oublier que le Québec amène des revenus stables à un assureur. »

Par sa présence au Québec, Co-operators se dit confiante de combler un besoin. « Nous avons encore de la place pour croitre. On mise beaucoup sur l’assurance des entreprises, que les assureurs directs n’ont pas encore percée. Nous avons notre raison d’être au Québec », dit M. Décarie.

L’assurance auto et habitation demeure un point d’entrée pour bon nombre de clients de Co-operators. C’est en offrant un service exemplaire que la compagnie se distinguera, dit M. Décarie. Il souligne que Co-operators arrive premier dans les sondages de satisfaction de J.D. Power, sauf dans l’Ouest canadien. Le volume de Co-operators est encore trop petit pour être pris en compte au Québec, mais l’entreprise compte bien s’y démarquer une fois qu’elle aura gagné en taille.

Offre diversifiée en entreprise

Co-operators dit pouvoir répondre aux besoins de plusieurs types de petites et moyennes entreprises de par son offre. M. Décarie relate que son entreprise a récemment souscrit un contrat de 25 000 $ sur un risque. « Pour un électricien qui des employés par exemple, la prime peut augmenter rapidement, sans que ce soit trop complexe à souscrire », dit M. Décarie.

Il souligne que les petites et moyennes entreprises se font peu solliciter en matière d’assurance. « On a du succès grâce à cela. Bien des entrepreneurs ignorent qu’ils peuvent cogner à d’autres portes pour obtenir des protections d’assurance. Les gens sont réceptifs lorsqu’on les sollicite. Nous sommes prêts à couvrir une très grande gamme de risques en assurance des entreprises, allant du bureau de dentiste au terrain de golf, en passant par des entreprises en construction. On y fait vraiment du cas par cas. On y a un bon taux de fermeture », assure M. Décarie.