Après une baisse des investissements en 2023, KPMG au Canada indique que les entreprises de technologie financière font face à une année charnière en 2024. Les prochains six à huit mois continueront d’être lents pour les investissements dans les entreprises de technologie financière — mais l’activité devrait commencer à reprendre une fois que la Banque du Canada entamera des réductions de taux d’intérêt.
L’investissement dans les entreprises de technologie financière canadiennes a ralenti l’année dernière, le nombre de transactions ayant diminué de plus de la moitié et les valeurs ayant chuté de près de 30 %, selon le rapport global Pulse of Fintech de KPMG.
« Les résultats canadiens reflètent un déclin des investissements à l’échelle mondiale, qui a vu les transactions chuter de 65 % et les valeurs plonger de 73 % », écrivent les auteurs du rapport. L’investissement dans les entreprises de technologie financière canadiennes est tombé à 920 millions de dollars (tous les chiffres en dollars américains) pour un total de 109 transactions en 2023, contre 1,29 milliard de dollars investis pour 208 transactions en 2022.
Une année charnière
Ce qui rend l’année charnière pour beaucoup, c’est le fait que les grandes entreprises établies devraient accélérer l’innovation à l’avenir tandis que d’autres font face à des pénuries de financement à l’approche de l’épuisement des capitaux levés jusqu’à il y a deux ans.
« Le sentiment des investisseurs dans les entreprises de technologie financière peut être caractérisé comme retenu », ajoute KPMG. À l’avenir, le cabinet s’attend à un examen accru des transactions potentielles et à un intérêt croissant pour les solutions de technologie financière d’entreprise à entreprise (B2B) visant à améliorer les modèles commerciaux interentreprises (B2C). Les partenariats et alliances devraient prendre une importance plus grande et, en plus de l’intérêt croissant pour l’applicabilité de l’intelligence artificielle dans le secteur, le cabinet s’attend également à ce que l’accent soit mis sur les produits financiers intégrés.
Fusions et acquisitions
« L’IA continuera probablement d’être un point central, en plus des solutions B2B. L’activité de fusions et acquisitions devrait également augmenter alors que les investisseurs cherchent des opportunités d’acheter des actifs en difficulté », ajoutent les auteurs du rapport.
En se concentrant spécifiquement sur les assurtechs, KPMG souligne que ces entreprises se sont quelque peu repliées, pour se concentrer sur l’habilitation, plutôt que sur la concurrence directe.
« Compte tenu des difficultés rencontrées par certaines assurtechs cherchant à perturber complètement le secteur de l’assurance pour développer leur marque et leur part de marché, il y a eu un changement notable dans l’orientation des assurtechs vers la résolution de points douloureux spécifiques dans la chaîne de valeur de l’assurance », iprécise-t-on dans le rapport, « plutôt que d’essayer de rivaliser directement avec les assureurs en place ». Cette approche d’habilitation ne devrait que gagner du terrain avec le temps. »