La Chambre de l’assurance de dommages a récemment publié son rapport de gestion pour l’année 2022. Le Portail de l’assurance a profité de l’occasion pour s’entretenir avec son PDG, Marc Beaudoin

M. Beaudoin a été nommé en septembre dernier, environ cinq mois après le départ d’Anne-Marie Poitras. L’intérim avait été assumé par Joëlle Calce-Lafrenière. L’entrevue a eu lieu six mois après son entrée en fonction en octobre 2022. 

Comparativement aux attentes qu’il avait en soumettant sa candidature, quel constat fait-il du mandat qui lui a été confié par la Chambre? « Premièrement, je suis emballé par ces nouveaux défis. À l’origine, ce que je cherchais effectivement, c’était d’entreprendre de nouveaux défis dans ma carrière professionnelle », dit-il. 

Le portrait qui lui a été présenté au moment de le recruter correspond à ce qu’il dit vivre au quotidien. « J’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de gens de l’industrie. Je dois dire que les gens sont très ouverts », ajoute M. Beaudoin. 

Cette collaboration lui est profitable. « Je suis quelqu’un qui est curieux, qui aime apprendre de nouvelles choses. Donc, je suis comblé à ce niveau-là. » 

Un passé utile 

Ses cinq années passées comme directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec lui ont permis de se familiariser avec le milieu réglementaire et de l’encadrement des activités professionnelles. Il y a notamment été sensibilisé au sujet des changements climatiques et à l’impact des technologies sur les professions réglementées. 

À l’Association de la construction du Québec, où il a travaillé durant 13 ans, Marc Beaudoin a eu l’occasion de côtoyer un grand assureur public, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et sécurité du travail (CNESST). Il a eu à travailler avec de nombreux concepts courants en assurance, comme la catégorisation des risques, la capitalisation et l’actuariat. 

« Il y a beaucoup d’éléments qui se transposent facilement, mais avec des adaptations. Le monde de l’assurance est un monde en soi, il a ses propres particularités », dit-il. 

Ses études de maîtrise en administration des affaires à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM lui sont également utiles, selon son propre aveu. 

Rapport de gestion 

Marc Beaudoin a été PDG pour trois mois durant l’année 2022. Dès le mois de décembre 2022, il a soumis plusieurs projets au conseil d’administration et a commencé à travailler sur le prochain plan stratégique de la Chambre pour la période 2024-2026. 

« On a des projets sur la protection des données, un thème qui touche tout le monde dans l’industrie, mais qui nous touche aussi comme organisation. Donc on doit répondre aux exigences à ce niveau-là. On est en train de bonifier notre catalogue de formation. Puis, bien entendu, on cherche toujours à approfondir nos relations avec les différentes parties prenantes », indique M. Beaudoin. 

La première phase d’implantation d’un système de gestion intégrée de la clientèle (CRM) a ainsi été achevée en 2022. La prochaine étape de la transformation numérique est l’optimisation de la plateforme d’apprentissage ÉduChAD. L’expérience de l’utilisation est améliorée, car le membre peut gérer plus facilement son dossier de formation et suivre les cours offerts par la Chambre. 

Quelque 55 formations sont offertes sur la plateforme, dont 11 nouveaux cours ayant été intégrés en 2022. 

Ce virage numérique était l’un des grands axes du plan stratégique 2020-2023. Le meilleur accès aux données permet à l’organisme d’être plus agile et de réagir en temps réel à la demande de service des membres certifiés, mais aussi aux questions du public par l’entremise d’Accent Déonto

Quelque 4 700 demandes, dont les trois quarts ont été faits par l’entremise du téléphone, ont été reçues en 2022 par ce service d’accompagnement. Quelque 62 % des demandes faites à Accent Déonto venaient des consommateurs. 

La main-d’œuvre 

La Chambre a dû procéder à plusieurs embauches depuis son arrivée en fonction. « La pénurie de main-d’œuvre touche énormément l’industrie, ce n’est pas particulier à la ChAD ou à l’industrie de l’assurance », note Marc Beaudoin, et cette situation devrait durer encore une décennie. 

La Chambre poursuit deux projets amorcés en 2023 sur le développement des compétences et les besoins de relève.

Le travail se passe en mode hybride désormais pour le personnel de la Chambre. Marc Beaudoin reconnaît que le recrutement de personnel dans le contexte du travail à distance pose un certain défi d’intégration. « Cela nécessite quand même un effort de réflexion. Il y a trois ans, avant la pandémie, on n’avait pas à réfléchir à cela. Maintenant, on doit prendre un petit pas de recul », dit-il. 

Le conseil 

Marc Beaudoin a été nommé en même temps que se déroulait un scrutin pour pourvoir un poste au conseil d’administration. Hormis un nouvel arrivant, tous les autres membres du conseil y siègent depuis un moment. « J’ai un excellent support de la part du conseil d’administration », dit-il. 

Il souligne la diversité des talents et la disponibilité des administrateurs. « On a eu à tenir quelques réunions spéciales. Les gens répondent très rapidement », précise-t-il.

« C’est précieux pour un PDG d’avoir un conseil d’administration qui est disponible, qui s’implique, qui comprend la mission, qui l’appuie et qui nous appuie dans nos fonctions », poursuit-il. 

Il cite les chiffres de la Coalition pour une relève en assurance de dommages sur les besoins de recrutement dans les prochaines années. Le nombre de membres certifiés est resté assez stable, à 15 500.

En 2021, la Chambre avait accueilli 1 770 nouveaux membres, comparativement à 1 077 en 2020.

Dans le prochain plan stratégique, Marc Beaudoin vise à renforcer la position de la Chambre dans l’écosystème de l’assurance de dommages. La mission de protection du public demeure centrale à l’exercice de réflexion « qui nous amène à nous questionner, à essayer d’améliorer nos pratiques », dit-il. 

Grâce à l’appui du conseil et à la qualité de l’équipe qui l’entoure, Marc Beaudoin affirme être tout aussi emballé par les défis que la Chambre doit relever.