Le Regroupement des jeunes courtiers du Québec (RJCQ), section Montréal/Rive-Sud, a nommé Ann-Rebecca Savard présidente de son conseil d’administration.

Elle prend la relève d’Antoine Chaume, qui a laissé pour se consacrer entièrement à Waltr. Solutions Collectives, l’entreprise qu’il a fondée avec Michaël Grégoire. M. Chaume présidait le conseil depuis la création de cette section du RJCQ en 2017.

En entrevue avec le Portail de l’assurance, Ann-Rebecca Savard a insisté sur l’importance du RJCQ comme catalyseur de partage, d’inspiration et d’échanges d’idées pour les jeunes conseillers. Le Regroupement est ainsi allé chercher plusieurs autres jeunes membres depuis le début de 2020, dit Mme Savard en les qualifiant de « très engagés envers le Regroupement et l’industrie ».

Parmi les recrues, trois se sont ajoutées au conseil d’administration du RJCQ, soit les conseillers Alex Giguère, Daniel Harissa et Charles-Antoine Faubert. La conseillère Marie-Philippe Dostie faisait déjà partie du conseil et poursuit son mandat, a ajouté la nouvelle présidente.

Une relève diversifiée

« Nous voulions avoir un conseil d’administration bien diversifié, dit la présidente. Il est important pour nous que le conseil représente bien l’industrie. Nous sommes tous des conseillers indépendants. Nous voulons assurer une représentation de tous les secteurs et éviter une concentration des membres du conseil chez un seul agent général. »

En plus de la section Montréal/Rive-Sud, le RJCQ compte aussi la section de Québec, qui a vu naître l’organisation. Les deux sections se considèrent comme un regroupement commun : les membres de chaque section sont invités à tous les événements et activités de formation, quelle que soit la région où ils sont organisés, a précisé Mme Savard.

Le RJCQ se dédie aux conseillers indépendants, rappelle-t-elle. Le RJCQ est un regroupement à but non lucratif. Selon les informations de son site Web, il compte plus de 230 conseillers. Les réseaux sociaux élargissent son rayonnement.

« Nous sommes actuellement 588 membres sur notre page privée Facebook. Nous acceptons uniquement les conseillers indépendants sur la page. Cela représente une croissance de 20 % depuis le début de 2020. Nous ne savons pas exactement combien de membres compte chaque division, car cette page englobe la division de Québec ainsi que la division de Montréal. »

Impliquer davantage les femmes

La durée du mandat d’Ann-Rebecca n’est pas limitée. « Il s’agit d’un mandat d’un an que nous pouvons ou non renouveler. Il serait étonnant que je ne renouvelle pas! Il est important pour moi de m’impliquer. Cela fait partie de ma mission et des valeurs ancrées en moi et dans ma famille. Je veux m’impliquer partout où je pourrai contribuer à assurer l’avenir de la profession », a-t-elle dit.

Entamant sa présidence dans un environnement inédit, Mme Savard s’attend à ce que de nouveaux objectifs apparaissent dans les prochaines années. Mais ceux qui lui tiennent le plus à coeur resteront bien ancrés, COVID-19 ou pas. Durant son mandat, elle veut prioriser les actions qui favorisent l’implication des femmes dans le domaine financier. « Il faut continuer de soutenir la relève, l’encourager et donner l’exemple. Il faut montrer que les femmes en affaires dans le secteur de l’assurance et des services financiers, c’est possible! »

Faire ses classes

Et cet exemple, elle le donne depuis un bon moment. Celle qui accède à la présidence du RJCQ à 23 ans cumule déjà plusieurs années d’expérience dans le secteur de l’assurance et des services financiers. Elle fait partie de la relève d’un père très connu dans l’industrie : Gino-Sébastian Savard, PDG de MICA Cabinets de services financiers.

« Je travaille pour MICA depuis l’âge de 14 ans, au début à temps partiel », relate Mme Savard. D’abord adjointe administrative, elle obtient tour à tour les certifications de représentante en épargne collective, en marché dispensé et de conseillère en sécurité financière et en régimes de rentes collectives. En avril 2019, elle obtient son baccalauréat en finances de l’École des sciences de la gestion de Montréal. En aout 2019, MICA nomme Ann-Rebecca Savard à titre de conseillère aux ventes et à l’investissement.

MICA annonce alors sa nomination comme une relève de troisième génération. Une nomination qui démontre l’importance de la culture familiale de l’organisation, ajoute MICA. Pour sa part, Mme Savard dit avoir dû faire ses classes comme n’importe lequel autre candidat. « J’ai eu la chance de voir l’offre d’emploi en avril 2019, et j’ai eu le coup de foudre pour sa description qui correspondait exactement à mes passions et ce que je voulais faire. »

Depuis ses débuts avec MICA, Ann-Rebecca Savard côtoie des conseillers. À leur contact, elle dit avoir beaucoup appris. Elle continue de pratiquer comme conseillère dans ses trois champs d’exercices, à travers Lumos Services Financiers, cabinet fondé par Gino-Sébastian Savard. Elle y pratique avec son père et la conseillère en sécurité financière Marie-Pierre Prince, une amie de la famille avec laquelle elle a fait ses études.

Mme Prince représente un autre modèle d’accession des femmes dans la profession. La conseillère prévoyait plutôt devenir notaire au terme de son parcours universitaire, relate Mme Savard. « Elle a fait un virage, à force de nous parler et d’apprendre à connaitre la profession! »

La COVID-19 stimule la demande de fonds responsables

À son poste actuel chez MICA, Ann-Rebecca Savard est appelée à répondre aux questions souvent « pointues » des conseillers. « En un an, j’ai appris plus que durant toutes mes années d’études », lance-t-elle. Elle en connait peu sur les fonds ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance) lorsqu’un mois après son bac, les questions d’un client sur les investissements responsables la déstabilisent.

« Nouvelle conseillère, je ne connaissais même pas ces fonds, se rappelle-t-elle. J’ai alors su que plus jamais je ne rencontrerais un client sans savoir ce que c’était et sans pouvoir lui en parler. » Elle enchaine alors cours et rencontres avec des experts.

Plusieurs autres conseillers ont vécu la même expérience depuis le début de l’année, constate Mme Savard. « Je n’aurais pu penser qu’il y ait autant de demandes à ce sujet. On dirait que la pandémie a ouvert les yeux de plusieurs clients », dit-elle.

Les conseillers ne peuvent plus omettre de parler des fonds ESG à leur client, croit la présidente du RJCQ. « Maintenant, les clients connaissent les fonds d’investissement responsable ou quelqu’un qui en détient. Ils en parleront avant même que leur conseiller ne le fasse. » Selon Ann-Rebecca Savard, ce type d’investissement deviendra la norme.