Le Bureau d’assurance de dommages du Canada (BAC) accueille très favorablement la réforme du programme d’indemnisation et d’aide financière du gouvernement de la Coalition avenir Québec, dont l’entrée en vigueur a été annoncée le 15 avril dernier.

Pierre Babinsky, directeur des communications et des affaires publiques du BAC, souligne particulièrement la mesure qui prévoit une allocation de départ ou pour immuniser une résidence, lorsque la somme cumulative des indemnités versées au fil des ans est égale ou supérieure à 50 % du cout neuf de la propriété ou atteint 100 000 $.

Jusqu’à 200 000 $ seront offerts aux résidents qui décident de quitter leur maison.

Le nouveau programme relève d’une « saine gestion des fonds publics, mais aussi une solution contemporaine et actuelle », a expliqué la vice-première ministre du Québec et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, de passage en Beauce, hier, pour constater l’ampleur des dommages causés par la crue des eaux.

« Ce n’est pas aux contribuables à payer »

Le premier ministre, François Legault, a d’ailleurs mentionné à ce propos, dimanche dernier, que les contribuables n’ont plus à payer pour les dégâts qui surviennent à répétition, toujours aux mêmes endroits.

« Nous avons un nouveau programme qui est plus efficace, plus souple, plus humain et qui permet de réduire considérablement le traitement des réclamations des sinistrés », dit Mme Guilbault, lors de son point de presse à Sainte-Marie, en début d’après-midi, mardi.

« Un point de départ »

Pour le BAC, ces nouvelles mesures d’intervention font partie du point de départ de la solution, « mais il y a encore du travail à faire », ajoute M. Babinsky.

L’organisme demande depuis très longtemps aux divers gouvernements, incluant les instances municipales, d’arrêter de construire ou de reconstruire en zone inondable. Des recommandations qui ne sont pas toujours entendues.

« D’un point de vue réaliste, il est peu probable qu’on arrive à sortir tous les résidents à risque des zones inondables. Par contre, on peut inciter les gens à se relocaliser, favoriser la mise en place de certaines infrastructures comme des digues, des barrières antiinondations et des sacs de sable, pour aider les résidents à se prémunir contre ce sinistre et aussi continuer à faire de la prévention et de responsabiliser les gens. Par exemple, on devrait songer à avoir un espace vacant au sous-sol plutôt que l’aménager complètement », explique M. Babinsky. Ainsi le risque de dommages et de perte sera réduit, dit-il.

Qui doit couvrir le risque ?

« Pour le moment, c’est clair, les gouvernements ne peuvent pas se retirer de ce risque-là. L’industrie de l’assurance ne peut pas couvrir elle seule tous les risques d’inondation tant qu’il y a des résidences à haut risque, inondées chaque année. Autrement dit, en ce moment la formule qu’on voit est réaliste en fonction de la situation présente. Si le gouvernement désire se retirer, il devrait être en mesure de rendre le risque, à travers différentes mesures d’atténuation, acceptable pour l’industrie », suggère M. Babinksy.

Or, l’industrie ne considèrera pas ce risque acceptable, laisse-t-il entendre, tant qu’il y aura une récurrence annuelle des inondations, toujours dans les mêmes zones, et que les sinistrés restent dans ces zones inondables malgré la répétition des dégâts.

« C’est certain que l’on souhaite que des mesures soient prises pour atténuer les risques de dommages aux propriétés qui s’y trouvent déjà », conclut Pierre Babinsky.

Le BAC note qu’en 2017, 30 % des assurés québécois avaient l’avenant inondation dans leur police d’assurance.

L’industrie se mobilise

Le Mouvement Desjardins a pour sa part fait un don de 50 000 $ à la Croix-Rouge canadienne pour aider les sinistrés et encourage ses membres à donner par l’entremise d’AccèsD en ligne, mobile ou par téléphone.