Les fintechs et les assurtechs ne sont pas les seules à faire parler d’elles dans le domaine financier. Les regtechs, combinaison des mots « régulation » et « technologie » utilisé pour décrire les entreprises numériques qui accompagnent les banques et les institutions financières dans l’optimisation de la conformité des nouveaux règlements mis en place, suscitent elles aussi l’intérêt.

Plus de 4,5 milliards de dollars (G$) ont été investis dans les regtechs à travers le monde en 2018. Ces investissements ont plus que doublé en valeur durant cette année, qui a été « la plus grande » en matière d’investissement dans ce domaine, dit la firme de données et d’analyse GlobalData. Le nombre de partenariats est tout aussi croissant, précise-t-elle.

C’est que l’évolution rapide des technologies financières et l’ouverture des marchés font pression sur les régulateurs du monde qui doivent impérativement s’adapter, collaborer et trouver de nouvelles façons pour assurer la protection des consommateurs, mais aussi la stabilité et l’intégrité financières.

Les regtechs promettent à l’industrie de mieux comprendre où les organisations peuvent être à risque ou non conformes et proposent des outils pour rationaliser les processus. « Les assureurs prennent progressivement conscience des avantages que les regtechs apportent, mais leur potentiel reste inexploité », explique GlobalData.

De grands changements et de grandes menaces

« Suivre le rythme des changements réglementaires s’avère extrêmement lourd et long pour les institutions financières et les assureurs. En Europe, par exemple, Solvabilité II [une réforme réglementaire Européenne du monde de l’assurance, effective depuis 2016, qui a pour objectif de mieux adapter les fonds propres exigés des compagnies d’assurance et de réassurance aux risques qu’elles encourent dans leur activité] a été mise en œuvre pour réduire le risque d’insolvabilité de l’assurance, mais elle a augmenté de façon exponentielle les exigences de déclaration imposées à l’industrie », dit Beatriz Benito, analyste senior en assurance chez GlobalData.

La charge réglementaire ne se limite pas à l’assurance ; il résonne largement dans l’espace plus large des services financiers. Selon l’enquête 2018 de GlobalData sur les prestataires de services financiers au Royaume-Uni, le respect des règlementations changeantes est la plus grande menace. Près de deux tiers des répondants identifient cet aspect comme leur principale préoccupation. Sans compter l’incertitude liée au Brexit qui pourrait conduire à de nouveaux changements réglementaires, un autre défi important pour les institutions.

« La règlementation dans le domaine des services financiers s’est considérablement développée depuis le début de la crise économique mondiale de 2008. Le coût de la mise en conformité avec ces exigences a augmenté », ajoute Mme Benito. Les organisations qui s’activent dans le domaine des technologies se tournent vers des régulateurs qui œuvrent dans le même secteur pour surveiller la conformité réglementaire et automatiser les rapports, ainsi que pour améliorer leurs capacités de gestion des données et atténuer les risques, ajoute Mme Benito.