Le cabinet Assurancia Venne & Fille poursuit son expansion lancée par l’acquisition d’une partie du portefeuille de Wawanesa à l’été 2018 avec 10 autres cabinets de courtage. Ses propriétaires annoncent l’acquisition du portefeuille de Manon Turgeon, qui veut ralentir ses activités après 49 ans de travail en assurance.
« En 2021, on a discuté avec Manon car elle cherchait un endroit pour l’hébergement, être appuyée par un système de gestion et être chapeautée par un cabinet », explique Michel Venne, président et actionnaire du cabinet.
Mme Turgeon a ainsi joint le cabinet de Joliette il y a un an, le 1er mai 2021. « L’année écoulée a permis de lui montrer qu’elle était à la bonne place. Elle sait que ses clients seront bien servis avec toutes les facilités qu’on a. Nous avons un cabinet très avancé au plan technologique », ajoute M. Venne.
Jointe au travail deux jours après l’entrevue avec les propriétaires du cabinet, Manon Turgeon confirme. « C’est du très bon monde, des gens de cœur. Ça me touchait beaucoup et je sais que mes clients seront entre de bonnes mains », dit-elle.
« Elle était productrice dans un autre cabinet, ses clients la suivent depuis très longtemps. Elle cherchait des gens de confiance, des gens qui sont droits », explique Marie-Lyne Venne.
Directrice générale du cabinet et actionnaire, Marie-Lyne s’est occupée de faciliter l’intégration de Manon Turgeon au sein du cabinet. « C’est une femme hyper travaillante. Elle peut m’envoyer un texto à 5 h le matin, à 23 h le soir ou le dimanche », raconte-t-elle.
La proximité
Manon Turgeon a exploité son propre cabinet durant 30 ans à Saint-Lin–Laurentides, dans la MRC de Montcalm. Une partie de sa clientèle était dans la MRC de Joliette, dans Lanaudière. Les deux municipalités se trouvent à 36 km de distance par la route 158.
Mme Turgeon travaille en assurance depuis l’âge de 16 ans, et elle aura 65 ans en 2022. Son père avait son bureau d’assurance. Manon a exploité son propre bureau durant 30 ans à Saint-Lin–Laurentides avant de le vendre il y a 16 ans. Elle a ensuite été directrice d’un autre bureau.
Ça fera bientôt 50 ans qu’elle est en assurance. « Je pensais prendre ma retraite, mais il y a trop d’ouvrage et pas assez de monde au cabinet », dit-elle.
Elle devait cesser de travailler le 29 avril, mais elle continuera quelques mois. Elle veut accompagner la prochaine personne que Marie-Lyne est en train de recruter comme courtier afin de faciliter la transition de sa clientèle.
« Je n’ai pas bien le choix. Je ne peux pas les laisser comme ça. Je connais bien mes clients, je ne peux leur faire ça », indique Manon Turgeon. « Tranquillement, je vais pouvoir prévenir mes clients que je prends ma préretraite. Ça va mieux passer », dit-elle.
Mme Turgeon a séjourné durant deux mois au Mexique l’hiver dernier, tout en continuant de travailler à distance. À l’hiver 2023, son séjour sera plus long et elle compte profiter de sa retraite. « J’aime encore ça, mais il faut laisser la chance aux jeunes », dit-elle.
Virage numérique
Manon Turgeon connaît Michel Venne depuis 35 ans et a toujours eu un grand respect pour lui. « C’est une très bonne compagnie. Michel pourrait arrêter, mais Marie-Lyne est prête pour prendre la relève. Le cabinet est en pleine expansion », dit-elle.
Michel Venne est très fier de sa relève. Marie-Lyne s’occupe des lignes personnelles, tandis qu’il continue d’accompagner les clients en assurance des entreprises et en agriculture. À cet égard, il confirme que les capacités d’accepter de nouvelles affaires sont encore limitées chez les quelques assureurs qui offrent une couverture pour les exploitations agricoles.
Les cabinets de la bannière Assurancia ont tous fait leur virage sur le système de gestion de courtage Epic d’Applied. Le jour même de notre entretien, tout le cabinet fonctionnait désormais dans l’environnement Office 365.
En mars 2022, l’application MonAssurancia a été lancée. « On vise à rendre les clients plus autonomes, et les aider à obtenir par eux-mêmes leur propre preuve d’assurance. Ils peuvent le faire avec l’application, ils peuvent aussi payer leur prime », explique Marie-Lyne Venne.
Elle reconnaît que le manque de main-d’œuvre dans les cabinets de courtage oblige les courtiers à prendre le virage numérique. « On doit éduquer nos clients pour qu’ils prennent l’habitude, pour ce genre de transactions, d’utiliser l’application au lieu de contacter leur courtier », ajoute Mme Venne.
L’application permet aussi aux clients de modifier leur contrat lorsqu’ils changent de véhicule, de lancer le processus de réclamation ou d’expédier des photos. « La transaction nécessite quand même l’intervention d’un être humain. Les gens veulent lancer le processus à minuit, nous ne sommes pas ouverts, mais ils peuvent quand même le faire et ça nous aide », souligne Marie-Lyne Venne.
Volume
Au moment de la transaction avec Wawanesa, le cabinet détenait un volume de primes d’environ 5 millions de dollars (M$). L’acquisition du portefeuille lui a permis de doubler sa taille. Avec l’achat du volume de Mme Turgeon, le volume de primes du cabinet dépassera maintenant les 12 M$.
« Nous sommes quand même rendus à 18 employés, nous ne sommes plus un petit cabinet. Nous sommes dans la moyenne », indique Michel Venne.
Michel Venne souligne que la plateforme technologique permet d’automatiser plusieurs tâches. Par exemple, le représentant qui modifie le dossier du client a rapidement accès à des scripts qui l’aident à bien informer le consommateur et à se conformer à toutes les obligations requises par les autorités.
La plateforme est assez robuste pour s’adapter à l’augmentation qui découle de l’acquisition d’un autre portefeuille, car le cabinet souhaite encore s’étendre. Michel Venne affirme qu’une autre acquisition aura lieu d’ici un an.
Moins de pertes
Trois ans après la transaction, Wawanesa a ouvert ses capacités à d’autres cabinets que ceux qui ont acquis le portefeuille en 2018. Les propriétaires du cabinet de Joliette demeurent satisfaits des retombées de la transaction.
Par ailleurs, Michel Venne se réjouit de voir l’assureur accueillir de nouveaux clients en assurance des entreprises. « Par contre, ils sont exigeants. Ils choisissent leurs risques, mais à long terme, ça leur donne de la profitabilité et ça nous ouvre des portes », dit-il.
Marie-Lyne Venne souligne que l’assureur avait eu le temps de faire la plus grande part du ménage dans son portefeuille en assurance des particuliers. Le guide de souscription a été revu, des avenants ont été ajoutés et la tarification a été ajustée. La limite de la garantie en responsabilité civile a été augmentée d’un à 2 M$.
Quand les courtiers ont acquis le volume en assurance de dommages des particuliers au Québec, le ratio de pertes était à plus de 100 %. « Nous avions pour objectif de le ramener à 65 % et c’est ce qu’on a fait avec eux. On a travaillé fort », précise Michel Venne.