Alors que le Lac-Saint-Jean est aux prises avec de vastes feux de forêt, l’assureur Zurich a dévoilé les leçons à retenir des feux de brousses survenus à Fort McMurray au printemps 2016.

Dans un rapport intitulé Keeping an Eye on Natural Hazards : Lessons learned to become more resilient, Zurich affirme que les risques posés par les incendies changent, et ce, partout dans le monde. Du fait des changements climatiques, les feux de forêts sont plus fréquents et durent plus longtemps.

D’ailleurs, il a fallu plus d’un an pour éteindre complètement l’incendie ayant forcé l’évacuation de Fort McMurray en 2016. L’assureur rappelle qu’il s’agit là de la catastrophe naturelle qui a couté le plus cher au Canada, avec des dommages économiques de près de 10 milliards de dollars (G$), dont 3,7 G$ étaient des pertes assurées.

Ce qui doit changer

Le problème, c’est que la gestion du risque d’incendie et des pratiques des pompiers n’ont pas changé à la même vitesse que les changements climatiques, affirme Zurich dans son rapport. Il ne faut pas oublier les conséquences qui en découlent, tant économiques que sociétales. Des gens peuvent se trouver aux prises avec de nouveaux problèmes de santé.

Les terres incendiées sont aussi plus propices à des glissements de terrain ou des inondations. D’ailleurs, au début du printemps, en pleine pandémie de COVID-19, Fort McMurray a vu un embâcle se former sur la rivière Athabasca, causant des inondations.

Ce qui doit être maintenu

Zurich rappelle aussi que les feux de forêts de 2016 à Fort McMurray n’ont pas causé de décès, en grande partie parce que la seule route d’accès à la ville avait été retapée et modernisée peu avant. Puisque le feu se déplaçait lentement, l’évacuation des résidents avait pu se faire dans les temps.

Ce ne fut pas le cas pour l’incendie de Paradise en Californie, survenu en 2018. Le feu s’y est propagé rapidement, alors que la route principale s’est vue couper par les flammes, prenant des résidents dans un piège mortel. Mieux construire, ou reconstruire, peut donc être une question de vie ou de mort dans de tels cas.

Une fois par 100 ans : chercher l’erreur

L’industrie de l’assurance doit aussi se regarder dans le miroir, affirme Zurich. L’assureur pointe du doigt les termes utilisés par l’industrie à l’effet que la récurrence d’’un évènement soit d’une fois par 100 ans. Cela veut dire qu’il a 1 % de chance de survenir dans une année donnée. Ce que le grand public ne comprend pas nécessairement, soulève Zurich dans son rapport.

« Cela amène des gens à croire que puisqu’un évènement devant survenir une fois par 100 ans est arrivé, il ne se reproduira pas avant un autre 100 ans. Or, on voit de plus en plus de tels évènements survenir lors d’années successives », déplore Zurich.

L’exemple de la COVID-19

Zurich affirme aussi qu’il faudra s’inspirer des lacunes dans la préparation de la pandémie de la COVID-19 pour combattre les changements climatiques. De nombreux pays ont manqué d’équipements personnels de protection pour combattre la première vague de la pandémie. Qu’en sera-t-il pour la deuxième vague, se questionne l’assureur ?

La même philosophie doit s’appliquer aux changements climatiques, clame l’assureur. Ne pas adapter son radar de risque peut mener à la fausse conclusion qu’il est plus prudent d’attendre que les évènements surviennent avec les conséquences parfois funestes que l’on connait.