Les Québécois seront-ils mieux préparés à la prochaine crise financière que celle qu’ils vivent à la suite de la pandémie de la COVID-19 ?
Ils sont plusieurs à le croire à tout le moins, révèle un sondage téléphonique de la firme SOM commandé par l’organisme Question Retraite. Selon ce coup de sonde, près d’un Québécois sur deux, soit 46 %, serait mieux préparé financièrement si une autre crise majeure, telle celle de la COVID-19, survenait d’ici 5 ans. Pour les autres répondants, 48 % ont dit qu’ils le seraient aussi bien préparés et 6 % ont qu’ils le seraient moins bien.
« Cette bonne préparation apparait d’autant plus importante puisque 67 % des répondants pensent qu’il est probable ou très probable qu’une autre crise aux conséquences semblables se reproduise de leur vivant », peut-on aussi lire dans les constats du sondage.
Par celui-ci, Question Retraite souhaitait mieux comprendre les comportements financiers des Québécoises et des Québécois pendant et après la crise de la COVID-19, notamment en ce qui concerne l’épargne. Ce sondage téléphonique a été réalisé du 22 avril au 1er mai 2020 auprès de 1 007 répondants adultes du Québec. La marge d’erreur maximale pour l’ensemble des répondants est de 3,9 %, ce qui lui donne un taux de fiabilité de 95 % selon Question Retraite.
Changements de comportements observés
Question Retraite ajoute que malgré que 30 % des répondants se disent beaucoup ou assez affectés par la crise actuelle sur le plan des finances personnelles. On en retrouve toutefois un plus grand nombre, soit 45 %, ont revu leur budget et leurs priorités financières. Parmi ce groupe, 67 % l’ont fait par prudence et 33 % par obligation, indique Question Retraite.
Parmi ceux et celles qui ont revu leur budget et leurs priorités, 85 % ont réduit leur consommation, 59 % ont annulé ou reporté un projet important, 25 % ont utilisé davantage le crédit que d’habitude, 29 % ont reporté le paiement de certaines factures et 30 % ont réduit au minimum le remboursement de leurs cartes de crédit. Une fois la crise passée, 25 % des répondants ont affirmé vouloir épargner davantage, 63 % pensent épargner autant et 12 % songent à épargner moins.
Qu’en est-il de leur préparation à la retraite ? On retrouve 30 %, des répondants qui estiment que la crise aura beaucoup ou assez d’impacts, alors que 70 % pensent qu’elle aura peu ou pas d’impact.
« Pour Question Retraite, ces résultats indiquent que les Québécoises et les Québécois semblent assez réalistes et proactifs dans la gestion de leurs finances personnelles en temps de crise. Bien entendu, plusieurs n’ont pas eu le choix de changer leurs comportements. Mais d’autres, plus nombreux, l’ont fait par prudence, ce qui est, somme toute, assez encourageant », a commenté Nathalie Bachand, présidente du conseil d’administration de Question Retraite.
Pour celle qui est actuaire de formation et planificatrice financière de profession, le développement d’une réelle culture de l’épargne est la clé pour permettre aux Québécois de réaliser leurs rêves et traverser des moments plus difficiles, comme une pandémie ou une perte d’emploi. « Nous sommes convaincus que l’épargne doit être davantage valorisée et intégrée à nos habitudes quotidiennes. Nous y travaillerons avec ardeur pour les prochaines années », dit Mme Bachand.
Nouveau nom…
D’ailleurs, c’est sous un nouveau nom que Question Retraite poursuivra ses activités dès la fin du mois de juin. L’organisme deviendra ÉducÉpargne.
Sa mission s’en trouvera ainsi modifiée. Son nouvel objectif sera de sensibiliser les Québécoises et les Québécois à l’importance de développer et maintenir de bonnes habitudes d’épargne, de les outiller pour accroître la portée de leur épargne et les conseiller pour maximiser son utilisation, notamment à la retraite.
ÉducÉpargne demeurera un organisme à but non lucratif neutre et indépendant, L’organisme créé en 2003 aura pour ambition de devenir la référence en matière de sensibilisation à l’épargne, que ce soit pour la retraite ou pour tout autre projet de vie.
…et nouveau membre bâtisseur
L’organisme a aussi annoncé que Sun Life se joint à lui en tant que membre bâtisseur. Jean-Michel Lavoie, vice-président régional, développement des affaires aux régimes collectifs de retraite, en a expliqué les raisons.
« En des temps plus difficiles comme ceux qu’on traverse actuellement, des finances personnelles saines font toute la différence. Chez Sun Life, on s’affaire à aider les personnes du Québec à atteindre une sécurité financière durable et un mode de vie sain. Parce qu’on soutient nos clients à tous les moments clés de leur vie, au cœur de notre raison d’être, il y a l’importance de l’épargne. »
Les autres membres bâtisseurs de Question Retraite sont Retraite Québec, l’Autorité des marchés financiers, la Caisse de dépôt et de placement du Québec, Épargne Placements Québec, Fondaction, le Fonds de solidarité FTQ et l’Institut québécois de la planification financière (IQPF). Une dizaine d’autres institutions en font partie à titre de membres engagés.