Dans la foulée de la fusion d’AGA assurances collectives (AGA) et Wagner Bujold Leduc assurances et actuariat (WBL), Novacap devient le principal actionnaire de la nouvelle entité. Novacap est devenu partenaire financier d’AGA en octobre 2020.
En entrevue avec le Portail de l’assurance, Martin Papillon, PDG d’AGA, a révélé que la part de Novacap se porte à 43 % dans l’entité résultant de la fusion des deux entreprises. L’équipe de direction détient 33 % de l’actionnariat, et Placements Gabriel Gagnon en détient 24 %, révèle aussi M. papillon.
« Placements Gabriel Gagnon est un partenaire financier d’AGA depuis le début de notre aventure en octobre 2013 », dit M. Papillon. Lui et Gabriel Gagnon, avec leur associée Chantal Dufresne, vice-présidente principale, finance et opérations, ont acquis AGA des mains de La Capitale à l’automne 2013.
Martin Papillon a indiqué que la transaction s’est conclue à travers divers arrangements financiers, mais n’a pas souhaité préciser davantage. Il a insisté pour dire qu’il s’agit d’une fusion. « Ce n’est pas une vente. Les actionnaires de WBL, Alain Rivard, Samuel Verreault et Annie Leduc, ont roulé une importante partie de leurs actions dans l’actionnariat d’AGA, et deviennent actionnaires d’AGA. »
M. Papillon et Mme Dufresne demeurent actionnaires. Le PDG d’AGA compte ouvrir l’actionnariat dans les prochaines semaines. « D’autres membres de la direction d’AGA auront aussi l’opportunité de devenir actionnaires », révèle-t-il. La transaction avec WBL est la première avec un cabinet depuis 2013, ajoute M. Papillon.
Après la consolidation au Québec…
Martin Papillon rappelle qu’AGA était déjà l’un des grands cabinets d’assurance collective au Québec avant la fusion. « La fusion avec WBL confirme notre position de leadership au Québec », ajoute-t-il. M. Papillon a précisé que l’entité fusionnée conserve pour l’instant le nom de chacun des deux cabinets.
« La fusion porte à 65 000 le nombre de nos adhérents à des régimes d’assurance collective et à 1 600 le nombre de nos clients, poursuit M. Papillon. Notre volume de primes passe à 175 millions de dollars (M$). » L’apport de WBL ? Quatre cents clients et 45 M$ de primes. La fusion augmente aussi la présence d’AGA dans la Capitale-Nationale. « Nous sommes 100 à Montréal et nous avons 10 personnes à Québec. WBL a 20 personnes à Québec. »
M. Papillon croit que le mouvement de concentration en distribution d’assurance collective se poursuivra. Depuis les dernières années, les firmes d’actuaires-conseils ne sont plus les seuls joueurs dominants, selon lui. Il observe que des cabinets consolidateurs tels que HUB International et People Corporation ont accru leur part de marché.
… Des acquisitions dans le ROC
« On se dit qu’avec la fusion, on a atteint la masse critique qu’on voulait au Québec. La prochaine étape, c’est d’aller hors Québec, car toutes ces belles solutions que nous avons développées au Québec s’appliquent hors Québec aussi, dit Martin Papillon. C’est un signe que nos prochaines acquisitions se réaliseront hors Québec. »
Depuis son arrivée, Novacap a injecté des fonds dans AGA et joué un rôle clé dans les projets d’acquisition. À ce jour, le PDG d’AGA dit avoir évalué 11 cibles d’acquisition. Il en a abandonné certaines et a fait une offre à d’autres. « WBL est la première offre qui a fonctionné, mais il y en a d’autres qui se trouvent à différents stades d’avancement. » Il dit s’attendre à faire d’autres annonces bientôt. « Le marché est à la consolidation et nous sommes de ceux qui veulent consolider. Nous ne sommes pas à vendre. »
Bonnes connaissances, mêmes valeurs
Associé et PDG de WBL, Alain Rivard a salué son union avec AGA. Elle lui permettra d’élargir son offre de services à sa clientèle en plus d’accéder à de nouveaux marchés, a-t-il dit lors de l’annonce de la fusion.
Or, AGA assurances collectives et Wagner Bujold Leduc assurances et actuariat se connaissaient déjà très bien, relate Martin Papillon. « Je suis en contact avec Alain depuis plus de cinq ans et je connais bien Mireille Wagner, fondatrice de WBL. Je ne pourrais pas dire qui a approché qui. Nous nous rencontrions dans des colloques, des forums de l’industrie. Cette année, c’était prêt ! »
L’alignement des valeurs et du modèle de service a rendu les choses faciles, croit Martin Papillon. Les deux entreprises visent principalement le segment des entreprises privées ; elles offrent toutes deux des services actuariels aux entreprises clientes. « Nous avons tous les deux la même approche rigoureuse. Nous apportons à WBL nos outils de tiers administrateur et de tiers payeur (TPA), dans lesquels nous avons beaucoup investi. Les gens de WBL avaient envisagé de créer leurs propres outils de TPA ; ils ont vu la valeur des nôtres », souligne M. Papillon.
Optimisation des systèmes
En guise d’investissement, AGA a concentré ses efforts sur la modernisation des portails clients, dont celui des adhérents et ses accès-usagers. Il a ensuite annoncé en janvier 2021 un partenariat avec l’assurtech Groupe Alithya, pour l’aider dans le développement de son système d’arrière-guichet jusqu’en 2025.
« Nous en sommes à optimiser davantage nos systèmes. Nous travaillons plus à la machine interne : les bases de données, les programmes de facturation et les outils de gestion. C’est beau d’avoir 65 000 adhérents, si tu veux en avoir des centaines de milliers, ça implique autre chose. Nous voulons faire d’AGA une grande firme nationale. WBL est une première étape. Il y en aura d’autres », lance Martin Papillon.
Intégration et embauches
En attendant, l’heure est à l’intégration et aux présentations entre les deux équipes. M. Papillon a évoqué des discussions managériales sur l’arrimage des meilleures pratiques et le déploiement d’outils communs. Il ne prévoit aucune attrition de postes. « C’est une fusion de croissance. Avant la fusion, tant WBL qu’AGA avaient un taux de croissance annuel des affaires de 10 %. Nous voyons beaucoup d’opportunité de croissance dans l’industrie. Nous avons toujours une demi-douzaine de postes d’ouverts. Il n’y a aucune mise à pied », a confié le PDG de AGA.
Rôle de Novacap : maintenir l’entrepreneuriat
« Dans son modèle d’affaires, Novacap tient à faire des partenariats avec des entrepreneurs et injecter du capital dans les corporations pour les soutenir dans leur croissance. Il ne les acquiert pas à 100 % pour ensuite les gérer. Il s’agit d’un modèle où la fibre entrepreneuriale demeure en place », a mentionné M. Papillon durant l’entrevue.
Novacap ne limite pas ses investissements au secteur de l’assurance. La firme spécialisée en placement privé a annoncé le 17 septembre 2021 avoir complété un investissement stratégique dans Plusgrade afin de soutenir la forte croissance de ses solutions à valeur ajoutée dans l’industrie du voyage. Firme de technologie, Plusgrade occupe les segments des revenus accessoires et de la commercialisation dans le secteur mondial du voyage.
Firme de placement privé fondée en 1981, Novacap gère plus de 8 milliards de dollars d’actifs. Elle a investi dans plus de 100 sociétés et réalisé plus de 150 acquisitions. La firme dit appliquer son approche sectorielle depuis 2007 dans les secteurs des technologies, des médias et télécommunications (TMT), des industries et récemment des services financiers. Novacap estime que son expertise opérationnelle dans ces domaines peut accélérer la croissance des sociétés et créer de la valeur à long terme.