La bannière Intergroupe a vécu des mois difficiles ces derniers temps.
Plusieurs rumeurs ont eu cours à son sujet.
Ses dirigeants Bernard Laporte et Édouard Laporte, respectivement PDG et directeur du markéting, ont fait le point sur la situation avec le Portail de l’assurance. Ils ont aussi présenté les premiers jalons du nouveau modèle d’affaires de la bannière en assurance de dommages.
Une première mesure a fait mal à Intergroupe il y a quelques années, révèle Bernard Laporte, soit que les assureurs ne fassent plus de remises à la bannière sur l’ensemble des contrats directs. « On a perdu de gros montants », dit-il.
Ce qui a mené à la création d’Intergroupe Solutions, qui souscrivait des risques sous-standards. Puis le marché dur est arrivé. La bannière a ainsi perdu certains contrats, notamment avec Lloyd’s et Assurances Economical. « Seul Intact Assurance nous a soutenus », a tenu à préciser M. Laporte.
La bannière a alors pris la décision de vendre les activités d’Intergroupe Solutions à GroupAssur. « Nous avons donc été fragilisés par différentes choses et parfois survenues à l’externe », relate M. Laporte.
À cela se sont ajoutés les effets de la pandémie de COVID-19. « Nous avons donc dû nous réinventer », dit M. Laporte.
Un premier jalon de cette réinvention a été la signature d’un partenariat de distribution des produits d’assurance juridique d’ARAG. Le lancement d’une plateforme numérique à cet effet était d’ailleurs imminent au moment de l’entrevue réalisée à la fin mai. Elle visera tant les particuliers que les entreprises.
Puis, la bannière a revu la façon dont elle calcule ses frais d’adhésion. Ceux-ci ne le sont plus en fonction du chiffre d’affaires déclaré, mais plutôt en fonction du nombre de représentants certifiés qui ont recours à ses services.
La bannière a aussi dû faire face à une diminution de son membership, causé en partie par le fait que plusieurs cabinets ont été acquis par des concurrents. M. Laporte souligne aussi qu’Intergroupe a été pénalisée parce qu’elle n’est pas contraignante dans ses modalités de sortie.
Création de cabinets de courtage
Un autre facteur a nui, dit M. Laporte. Intergroupe ne détient pas de cabinets de courtage, au contraire de ses concurrents, précise-t-il.
« C’était une erreur de ne pas en avoir, car c’est un élément qui contribue à la rentabilité d’une bannière. Nous ne voulions pas concurrencer nos membres, mais c’est quelque chose que l’on corrigera », dit M. Laporte.
Pour se faire, Intergroupe entend créer un nouveau type de cabinet de courtage. La bannière compte ainsi s’allier à des courtiers bien établis dans le réseau et ainsi contribuer à créer de nouveaux cabinets.
« On trouve des courtiers d’un certain âge dans l’industrie et qui voient leur patron rouler en Ferrari ou en Maserati alors qu’eux n’en ont pas ! Nous leur donnerons accès à nos assureurs, en échange d’une part de capitaux de l’entreprise qu’ils vont créer », révèle M. Laporte, précisant qu’Intergroupe en sera l’actionnaire et non les dirigeants de la bannière personnellement.
Pourquoi adopter cette approche ? Pour redonner du pouvoir aux courtiers, dit Édouard Laporte, aussi présent lors de l’entrevue.
« Nous ne voulons pas que les courtiers lancent leur entreprise en étant limités à un assureur ou à un marché. Le tout viendra avec une clause de sortie au bout de cinq ans, afin que ces courtiers ne se sentent pas restreints à une boite, comme c’est le cas avec certains assureurs en ce moment », ajoute-t-il.
Bernard Laporte ajoute que cette clause de sortie se négociera en fonction de la valeur du marché à ce moment. Il dit aussi cibler des courtiers possédant d’un à deux millions de dollars de volume de primes.
Comment réagissent les assureurs à cette annonce ? Certains sont en faveur, alors que d’autres non, dit M. Laporte. « Nous avons les moyens de mettre ce projet de l’avant quoiqu’il arrive », précise-t-il toutefois.
M. Laporte révèle par ailleurs que trois courtiers sont sur le point d’embarquer dans le projet et de signer une telle entente. « On finalise la paperasse de notre côté. On doit officialiser le tout dans les prochains jours », a-t-il dit lors de l’entrevue réalisée fin mai.
En rappel : Bannières et grossistes tout aussi engorgés