Après une année 2014 tumultueuse, iNovaLife a repris ses activités le 1er mars 2015. L’entreprise a fait le ménage au niveau de son actionnariat et n’est plus sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. iNovaLife change sa mission : elle se consacrera à l’indication de clientèle plutôt que d’agir comme agrégateur.

Les actionnaires d’iNovaLife sont Martin LeBlanc et Martin Giroux. Le Journal de l’assurance les a rencontrés à la mi-janvier pour faire le point sur l’entreprise.

À ce moment, iNovaLife venait d’obtenir un financement de 500 000$ auprès d’investisseurs privés, qui couvrira les six prochains mois d’activités de l’entreprise. Cet argent lui servira à mettre au point sa plateforme et à la connecter au système de tarification Compu-Quote, d’Applied Systems.

« Après avoir cessé nos activités à la mi-mai 2014, nous avons bâti notre plan de relance, qui s’est fait sur six mois. On ne voulait pas sauter d’étape compte tenu la situation où nous étions. Nous avons fait une proposition à nos créanciers et elle a été acceptée. Un jugement a été rendu à cet effet le 20 novembre 2014. Les relations entre les actionnaires avaient causé cette situation, mais nous avons racheté leurs parts pour procéder au plan de relance d’iNovaLife », ont indiqué les deux hommes.

Relance

M. Giroux n’était au départ qu’un investisseur dans iNovaLife. Il a toutefois décidé de tenter la relance d’iNovaLife avec Martin LeBlanc. Il est propriétaire de CDT Développement, un holding dans lequel ont été transférées trois entreprises : Au Coin du Meuble, Maurice Giroux Transport et une société d’immeubles.

Ils indiquent aussi que 2015 devrait se dérouler sous des cieux plus bleus. « Nous avons écouté ce que l’industrie nous demandait et c’est pourquoi nous avons arrimé notre plateforme avec celle de Compu-Quote. Nous avons aussi confié le mandat de revoir notre plateforme technologique à la firme Libeo.

iNovaLife se positionnera ainsi comme un indicateur de clients, fournissant des prospects aux courtiers et assureurs qui voudront les acheter. Ces noms de clients potentiels seront fournis par des promoteurs affiliés, qui feront remplir une soumission à des gens. iNovaLife viendra ainsi concurrencer ClicAssure.com et Kanetix sur ce marché.

Les promoteurs affiliés d’iNovaLife doivent débourser 650 $ au départ pour faire la promotion de l’entreprise. De ce montant, 500 $ visent à couvrir les frais de la trousse de départ pour amorcer leurs activités et des frais annuels de 150 $. Ils sont ensuite rémunérés en fonction des noms qu’ils produisent.

10 $ par lead

Quant aux courtiers et assureurs qui veulent les obtenir, ils doivent signer un contrat avec iNovaLife, en fonction du volume de prospects qu’ils veulent obtenir. iNovaLife demande 10 $ par nom.

iNovaLife entend aussi ajouter d’autres produits financiers dans son offre comme le refinancement hypothécaire, les cartes de crédit et des comptes bancaires.

« On veut miser sur notre capacité à produire des prospects, qui est notre force. iNovaLife est un indicateur de clientèle, mais on pourra aussi le faire pour d’autres segments le moment venu. Nous avons pris la décision de ne plus gérer la distribution, comme on entendait le faire au départ. On se liera plutôt avec des distributeurs. On veut s’assurer d’offrir le meilleur produit possible, ainsi qu’un prospect de qualité », dit M. LeBlanc.

inovalife_giroux_martinM. Giroux ajoute qu’iNovaLife se différenciera par la façon dont elle ira chercher la soumission. « Les autres indicateurs font leur promotion par le Web. De notre côté, on misera sur le bouche-à-oreille que généreront nos promoteurs affiliés auprès de leur famille et connaissances. On croit qu’ils iront chercher des gens qui ne magasinent pas régulièrement leurs protections d’assurance et qui le feront compte tenu de leur relation de confiance avec le promoteur», dit-il.

Quant aux prospects, ils seront la propriété des courtiers ou des assureurs qui les achèteront. iNovaLife n’en conservera aucune trace dans ses bases de données.

Un problème que disent avoir rencontré les dirigeants d’iNovaLife est que les courtiers ne suffisaient pas à traiter la quantité de prospects qu’elle générait. Selon les deux actionnaires, iNovaLife en générait 300 par jour avant de cesser ses activités. Ils affirment qu’ils avaient à ce moment signé des ententes d’achat de noms avec 150 courtiers ainsi qu’avec des bannières et que plusieurs avaient été formés pour utiliser leur produit. Ils n’ont toutefois pas voulu dévoiler les noms de courtiers ou de bannières.

« Malgré les problèmes que nous avons rencontrés, plusieurs courtiers croient encore en notre projet et ont espoir qu’on le mène à terme. Nous voulons amener de l’affluence dans le courtage », dit M. LeBlanc.

inovalife_leblanc_martinLes deux actionnaires disent aussi qu’ils ne répéteront pas les erreurs commises dans le passé, notamment de publier le logo de cabinets qui n’en n’avaient pas donné l’autorisation écrite. « On ne le fera plus avec une simple autorisation verbale. La dernière année nous a fait grandir et nous ne referons pas les mêmes erreurs. Nous conservons de très bons liens avec l’industrie », affirme M. LeBlanc.

Les deux actionnaires reconnaissent toutefois que ces liens sont moins bons avec le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ). Le Regroupement avait d’ailleurs émis un avis légal, conçu par Me André Bois, avocat chez Tremblay Bois Migneault Lemay, concernant les activités d’iNovaLife. « Certains nous ont dit que des plaintes avaient été émises à notre égard à l’Autorité des marchés financiers. Nos avocats ont vérifié le tout et n’ont rien trouvé. Jamais l’Autorité ne nous a appelés », dit M. Leblanc.

400 à 450 toujours intéressés

Les deux hommes disent qu’avant de cesser les opérations d’iNovaLife, ils comptaient 650 promoteurs affiliés dans leurs rangs, recrutés en 60 jours. Il en reste selon eux 400 à 450 toujours intéressés à poursuivre leurs activités avec iNovaLife, les autres ayant demandé un remboursement lors du processus de redressement de l’entreprise.

« Nous avons fait des chèques de 100 $ à 1 000 $ à nos promoteurs en fonction de ce qu’ils avaient généré comme noms. Nous avons ainsi remboursé un montant total de 132 000 $», a révélé M. Giroux.

iNovaLife souhaite aussi percer le marché canadien d’ici la fin de 2015. Les deux actionnaires de l’entreprise disent avoir en poche une entente avec un distributeur ontarien qui agira comme grossiste pour gérer l’ensemble des prospects. Ils n’ont pas voulu dévoiler son nom.

L’entreprise se fixe aussi un objectif ambitieux pour le futur. Elle souhaite « conquérir la pole position dans l’industrie des comparateurs au niveau mondial». Elle souhaite d’ailleurs percer les marchés américains et européens entre le troisième trimestre de 2015 et le premier trimestre de 2016.