Un simple changement dans le traitement d’une maladie préexistante ou sa détérioration peut coûter des centaines de milliers de dollars à un assuré qui omet de le déclarer à son assureur de voyage avant de partir.

Des experts insistent sur l’importance de la clause de condition préexistante dans les contrats d’assurance voyage. En vertu de cette clause, l’assureur requiert que toute condition médicale préexistante de l’assuré soit stable depuis un certain temps avant son départ en voyage.

Will McAleer

Directeur général de l’Association canadienne de l’assurance voyage (THiA), Will McAleer insiste sur l’importance de bien comprendre sa couverture, ses limites, ses exclusions et l’accompagnement que l’assureur est en mesure de lui fournir. « Qu’il s’agisse de la COVID-19, d’une condition médicale préexistante ou d’un accident, une urgence médicale est extrêmement coûteuse », prévient le directeur exécutif de THiA.

Facilement 300 000 $ 

« Le soutien qu’offrent les assureurs à travers leurs services d’assistance et de réclamations n’a pas de prix lorsqu’une telle urgence survient », ajoute M. McAleer. Il rappelle que la vaste majorité des voyageurs canadiens se rendent aux États-Unis, un pays où les coûts des soins d’urgence sont « les plus élevés de la planète ». 

Tona Cantu

S’assurer de la stabilité de toute condition médicale préexistante est la notion la plus importante à comprendre en assurance voyage, signale quant à lui Tona Cantu, directeur du développement commercial pour les régions Ontario Est, Québec et Maritimes de TuGo. « Trois ou quatre jours de soins intensifs aux États-Unis peuvent facilement coûter jusqu’à 300 000 $ : les snowbirds ne veulent pas courir le risque de démolir leur patrimoine », lance M. Cantu.

Dans une chronique de l’édition estivale 2022 de CSA News, publication de l’Association canadienne des snowbirds, le chef de la direction de Medipac International, J. Ross Quigley, écrit quelques lignes sur l’importance pour l’assuré de démontrer la stabilité de toute condition médicale préexistante. M. Quigley suggère ainsi aux futurs voyageurs de rencontrer leur médecin le plus tôt possible.

J. Ross Quigley rappelle dans sa chronique que Medipac a une clause d’exclusion de condition préexistante de 90 jours avant le départ. « Il est préférable d’obtenir des ajustements à la médication au moins 90 jours avant le voyage. Ainsi, nous pouvons vous assurer adéquatement, même pour une nouvelle condition dans la plupart des cas », écrit le chef de la direction de Medipac.

Bien lire le contrat 

Medipac recommande sur son site de toujours lire la police avant d’acheter, et s’assurer de comprendre ses couvertures, ses limites et ses exclusions. Le consommateur doit bien comprendre la clause de condition médicale préexistante, ajoute l’organisation. Medipac rappelle que cette clause s’applique avant le départ et non pendant le séjour. Le consommateur doit aussi demander quels sont les services d’assistance offerts.

En regard de son régime d’assurance médicale d’urgence Voyageur, TuGo explique pour sa part dans un blogue ce que veut dire « condition médicale stable » :  

  • Il n’y a pas eu de détérioration de la condition médicale telle que constatée par un médecin ou un autre professionnel de la santé autorisé ;   
  • Il n’y a pas eu de nouveaux symptômes ou résultats médicaux ni de symptômes ou résultats médicaux plus fréquents ou plus graves ;  
  • Il n’y a eu aucun changement du traitement ou de modification de tout médicament pour la condition médicale ;   
  • Aucun nouveau traitement n’a été prescrit, recommandé ou dispensé par un médecin ou un autre professionnel de la santé autorisé.  

TuGo détaille le nombre de jours de stabilité exigé, selon l’âge et la durée du voyage. 

Critère principal 

Éric Trudel

Beneva a quitté le secteur de l’assurance voyage individuelle lorsque La Capitale a vendu SécuriGlobe à Croix Bleue Canassurance. Or, l’assureur maintient sa présence auprès des snowbirds à travers son offre de transformation de l’assurance collective, souligne Éric Trudel, vice-président exécutif et leader, assurance collective chez Beneva. « Nous assurons des Snowbirds qui ont un régime d’assurance maladie collective pour retraités, ainsi que des Snowbirds qui ont converti leur assurance collective en assurance individuelle lors de leur retraite », explique M. Trudel.

Ces clients ont converti leur assurance collective dans les produits Privilège ou Perspective, précise-t-il. « Ces produits sont très différents des produits individuels, le critère principal étant la stabilité de l’état de santé avant le voyage », ajoute M. Trudel.

Il estime important de sensibiliser au fait que les produits de transformation de l’assurance collective en assurance individuelle existent au moment de la retraite. « Les nouveaux retraités qui comptent voyager ont avantage à considérer adhérer à ces produits d’assurance maladie qui incluent assurance voyage et assurance annulation de voyage. » Ils peuvent se procurer cette protection sans examen médical en transformant leur assurance dans les 60 jours de la fin de leur régime collectif, ajoute M. Trudel. 

Cet article est un Complément au magazine de l'édition de septembre 2022 du Journal de l'assurance.